La semaine dernière, la chronique a été marquée par l’annonce, via les réseaux sociaux, d’une supposée visite du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga à Kidal. La date du 18 mars, soit le dimanche dernier, avait même été annoncée à l’occasion ! Ce voyage, s’il avait eu lieu, allait certainement donner un coup de fouet à la réputation de celui que d’aucuns qualifient de « dernier Mohican » du Président IBK !
On se souvient que Kidal, depuis la visite controversée de mi-mai 2014 de l’ancien Premier ministre Moussa Mara, qui a finalement débouché sur des affrontements très sanglants ayant entrainé la débâcle de l’armée malienne, a cessé d’appartenir à la République du Mali en ce sens que les rebelles touareg, réunis au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), l’ont transformé en une forteresse où sont bannis tous les symboles de l’Etat malien, sans exception. Toute chose qui porte gravement atteinte à l’intégrité territoriale qui est pourtant une disposition inaliénable de la souveraineté nationale. Malgré l’engagement de la communauté internationale pour résoudre la crise malienne à travers les pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger, et malgré la signature de l’Accord issu desdits pourparlers, le Mali ne parvient toujours pas à recouvrer l’entièreté de son intégrité territoriale. Si pour mettre fin à cette situation, on ne peut plus illégale et illégitime, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, avait pu sauter le verrou sur Kidal, cela aurait été à son honneur, et à l’honneur du Mali ! La question est : qui est donc à l’origine de cette rumeur sur la visite du PM à Kidal ? On avait même fait savoir que les notabilités de Kidal étaient à pied d’œuvre pour faire de cette visite du Premier ministre une pleine réussite… D’aucuns ne vont pas quatre chemins pour répondre à la question : ils y voient la main du PM lui-même derrière, ancien chef des barbouzes du Mali, une manière de tâter le pouls de la population, et surtout des nouveaux maitres de Kidal ! Il est de notoriété publique que si aujourd’hui les tenants du pouvoir tentent de faire feu de tout bois en sillonnant différentes localités du pays, notamment celles où l’absence des symboles de l’Etat est notoire, c’est plus pour réussir à relever le défi de la tenue de l’élection présidentielle de juillet prochain, que de réussir à pacifier durablement les zones de turbulence connues. Au Premier ministre de continuer la réflexion alors !
Salif Diallo