Nairobi – Le ministre de l’Intérieur Fred Matiangi a interdit jeudi les manifestations dans le centre des trois principales villes du Kenya, Nairobi, Mombasa et Kisumu, théâtres ces dernières semaines de rassemblements de l’opposition en amont de l’élection présidentielle du 26 octobre.
« En raison de la menace claire, présente et imminente de troubles à l’ordre public, le gouvernement notifie au public que, pour le moment, nous n’autoriserons pas les manifestations dans les centres d’affaires de Nairobi, Mombasa et Kisumu », a déclaré M. Matiangi lors d’une conférence de presse.
Dans un climat politique tendu, l’opposition a organisé des manifestations dans ces trois villes ces dernières semaines pour protester contre la Commission électorale (IEBC), chargée d’organiser le scrutin du 26 octobre après l’invalidation en justice de la réélection du président Uhuru Kenyatta à la présidentielle du 8 août.
Les partisans de l’opposant Raila Odinga se sont surtout mobilisés à Kisumu, un de ses bastions situé sur les rives du lac Victoria, où les manifestations ont été violemment réprimées par la police, et se sont parfois terminées par des scènes de pillage par certains manifestants profitant du chaos.
M. Matiangi a assuré que ces manifestations avaient été marquées par « des attaques sur des commissariats de police, des attaques sur des agents de police occasionnant de graves blessures physiques, une grave perturbation des affaires, des attaques contre des civils innocents et le pillage et la destruction de propriétés ».
Le ministre de l’Intérieur a rappelé le droit des Kényans à manifester et faire grève « pacifiquement », mais soutenu que ce droit « n’est pas absolu et ne doit pas transgresser les droits des autres Kényans ».
Il a également dit qu’il était de la responsabilité des organisateurs de s’assurer que les manifestations se déroulent dans le calme et a dès lors annoncé que des poursuites seraient engagées contre le directeur exécutif de la coalition d’opposition Nasa, Norman Magaya.
M. Odinga a annoncé mardi son retrait de la présidentielle du 26 octobre, arguant que l’IEBC n’avait pas entrepris les réformes nécessaires pour organiser une élection crédible. L’IEBC assure, elle, que M. Odinga n’a pas encore formalisé son retrait.
(©AFP / 12 octobre 2017 11h56)