L’arbitraire continue de faire loi au Comité national pour la redressement de la démocratie et de restauration de l’Etat (CNRDRE), qui s’illustre dans des agissements qui tranchent avec la liberté d’association, le droit tout court.
En effet, dans la nuit du 6 au 7 mai, un groupe de soldats se réclamant du CNRDRE a fait irruption dans la famille de Moussa Kouyaté à Kati (sans mandat de perquisition) au prétexte qu’il y aurait des armes cachées. C’était en l’absence du maitre des lieux qui devait passer cette nuit dans son second foyer.
Après d’intenses moments de fouille sans succès, les soldats ont demandé à son épouse de leur indiquer sa cache d’argent. Auparavant, c’est un de ses amis qui avait été ligoté par les militaires qui lui reproche d’être le facilitateur dans l’acheminement de prétendues armes à son domicile. Il n’en est rien.
Marabout de son état, président de la coordination locale de soutien à la candidature de Dioncounda Traoré, membre de la section Adéma de Kati, le jeune Moussa a été persécuté par certains membres du CNRDRE à cause de sa proximité avec le président par intérim, Dioncounda et les nombreuses visites qui lui sont rendues à cause de sa profession.
Pressions
Chat échaudé craignant l’eau froide, les membres du CNRDRE estiment qu’un autre contre putsch se trame dans leur dos et que ce paisible citoyen serait mis à contribution par des quidams. Loin s’en faut. Et d’ailleurs, comme pour dire que le ridicule ne tue plus, démasqués, certains militaires sont retournés présenter leurs excuses à M. Kouyaté et à sa famille dans laquelle ils ont toujours été les bienvenus.
Ne sachant plus à quel saint se vouer, Moussa Kouyaté ne pouvait plus qu’en informer les barons de son parti qui sont restés, malgré tout, dans un mutisme inexplicable. Un lâchage qui a alors poussé Moussa Kouyaté à rendre son tablier. Pour l’Adéma, c’est une grande perte dans la mesure où l’homme y jouit d’un grand prestige et d’une audience incontestable profitable au parti de l’Abeille. Après cette démission, Moussa qui vit très bien sans une quelque aide financière de l’Adéma, compte désormais servir autrement son pays.
Ce nième acte du CNRDRE illustre parfaitement les appétits d’Amadou Haya Sanogo et de ses hommes. A Kati, c’est la psychose et la terreur qui règnent en maître. Il faut s’y rendre pour savoir que les populations commencent à avoir ras-le-bol des comportements de leur nouvel « empereur » et de ses ouilles. Contrairement à ce que prétend le CNRDRE.
C’est dire qu’à l’allure où vont les choses, personne n’est à l’abri des caprices des membres de ce Comité au sein duquel l’anarchie fait la loi.
Ben Dao
L’ Indicateur Du Renouveau 09/05/2012