L’ancien de la Fédération internationale des droits de l’homme, Sidiki Kaba s’interroge sur les enjeux et les défis d’une justice universelle au moment où elle est accusée de pratiquer le double standard et accusée d’être une « justice de blancs » chargée de réprimer le responsables et les chefs d’Etat récalcitrants du sud. Il s’efforce surtout d’analyser le destin judiciaire de six chefs d’Etat présumés d’avoir commis des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et de génocide : le soudanais Omar El Béchir, le libérien Charles Taylor, l’irakien Sadam Hussein, le chilien Augusto Pinochet, le Tchadien Hussène Habré et le serbe Slobodan Milosevic.
Pour Me Sidiki Kaba, ces procès médiatiques de ces chefs d’Etat ont mis en exergue les rapports de force entre la justice et la politique, la difficile compatibilité entre la paix et la justice et le jeu de puissance des Etats qui cherchent par des procédés brutaux ou subtils à instrumentaliser les juridictions pénales internationales au profit de leurs intérêts géostratégiques. « Sinon comment comprendre que ces chefs d’Etat soient l’objet de poursuites judiciaires pour crimes contre l’humanité et que des gens comme Georges W Bush ne soient pas inquiétés pour leurs crimes commis en Irak, Afghanistan etc. », s’insurge-t-il.
Le défenseur de la cause des plus faibles s’interroge enfin sur l’évolution de la justice pénale internationale qui a débuté depuis les tribunaux de Nuremberg et de Tokyo et qui s’est poursuivie par la mise en place des tribunaux ad hoc sur l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, la Cour pénale internationale et des juridictions pénales internationalisées lesquels vont conduire à la création d’un tribunal pénal universel compétente pour juger les crimes économiques internationaux et les crimes écologiques.
A. Diakité
L’ Indicateur Renouveau 10/12/2010