La cérémonie d’ouverture de cette rencontre internationale qui a eu lieu hier était présidée par le ministre de la Justice, Mahamadou Diarra, en présence des représentants de la Minusma et de la Cédéao. L’objectif principal de cette conférence est de mener une réflexion, tout à la fois politique, conceptuelle et pratique, sur les enjeux de la justice transitionnelle et de la paix et de la réconciliation au Mali tout en permettant d’engager la discussion sur le rôle et la complémentarité des différents mécanismes tant judiciaire que non judiciaire, nationaux et internationaux, pouvant permettre une mise en œuvre effective de celle-ci au Mali.
Aussi cette rencontre vise à présenter et à familiariser les participants aux notions et principes de la justice transitionnelle ; faire la revues des différentes expériences nationales ayant adopté une approche intégrée de cette justice en combinant les différents mécanismes tant judiciaire que non judiciaire, nationaux et internationaux ; échanger sur les leçons apprises et bonnes pratiques dans le domaine de celle-ci et soutenir un échange sur les outils pratiques pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale la concernant.
Pour cette conférence, 80 participants venus de l’intérieur du Mali et dans d’autres pays africains tels que Togo, Kenya, Maroc, Côte d’Ivoire, Sierra-Leone, RDC… vont échanger sur le sujet afin d’envisager les voies et moyens pour une véritable réconciliation nationale.
Le garde des Sceaux a défini la justice transitionnelle comme « l’ensemble des divers processus et mécanismes, judiciaires et non judiciaires, mis en œuvre par un pays, sortant d’un conflit ou d’un régime de dictature, pour tenter de faire face aux violations massives des droits de l’Homme commises dans le passé, en vue d’établir les responsabilités, de rendre la justice et de permettre la réconciliation nationale ».
Selon le directeur du bureau de la division de droits de l’Homme de la Minusma, Guillaume Ngefa, après la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés, la justice transitionnelle est l’élément essentiel pour le rétablissement d’une paix durable au Mali. Elle serait, à en croire M. Ngefa, l’un des piliers de la mise en œuvre de cet accord.
Le représentant spécial de la Cédéao au Mali, Cheaka Abdou Touré, et Arnauld Akodjenou de la Minusma ont estimé que cette justice transitionnelle, qui sera mise en place au Mali dans les jours à venir, doit être indépendante pour son efficacité et souligné que toute tentative de politisation la conduira à un échec.
Youssouf Coulibaly
Source: L’ Indicateur Du Renouveau 30/06/2015