Pour nombre d’éléments terroristes, « tant que l’injustice sévit, comme c’est le cas dans nos pays, le péril terroriste va s’accentuer »
Pour de nombreux chercheurs et spécialistes de la question, le terrorisme se nourrit de l’injustice et de l’ignorance. L’injustice, estiment-ils, c’est par rapport à tout ce qu’on est en train de voir aujourd’hui. Comme exemple, assure Mohamed Kimbiri, leader religieux malien, « le cas du burkini en France. Cet habillement, conçu par les femmes musulmanes pour se baigner, est interdit sur la plage. un iman a publié une photo des sœurs chrétiennes se baignant avec leur tenue, mais cela n’a ému personne ».
Et de préciser qu’il y a souvent des amalgames. « En plus de cela, il y a une politique de deux poids, deux mesures. Quand les Occidentaux disent que c’est blanc, tout le monde dit que c’est blanc. Je ne peux pas comprendre qu’un pays comme Israël se permette de faire tout ce qu’il veut. Israël est le seul pays au monde qui n’a jamais respecté les résolutions de l’ONU (Organisation des Nations Unies). Nous faisons face au silence coupable de la Communauté internationale. Par rapport au bombardement de l’Irak, ils ont invoqué une prétendue histoire de détention d’armes de destruction massive. Sans l’accord de l’ONU, ils ont envahi l’Irak et ont pendu le président Sadam Hussein, au vu et au su de tout le monde. Après, ils ont reconnu que le président ne détenait pas d’armes de destruction massive. Selon les fables de la Fontaine « la raison du plus fort est toujours la meilleure », dans le loup et l’agneau. Et dans « les animaux malades de la peste », il est dit que « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir »….
Pour d’autres intellectuels, dont des sociologues, certains citoyens se retrouvent dans des situations où ils ne finissent par s’exprimer que par des actes criminels ou terroristes, ou des actes simplement extrémistes. Il s’agit des situations d’injustices criardes.
Il revient donc au pouvoir public de lutter contre le terrorisme, mais aussi subséquemment d’agir sur les leviers de la machine judiciaire par sa bonne distribution et son impartialité. Et, sur cette question, le Mali doit faire son introspection. Bruno D SEGBEDJI
