Pour la 4ème année consécutive, le Parti SADI a organisé les « Journées de solidarité entre les peuples d’Afrique, d’Amérique Latine et des Caraïbes ». Placée cette année sous le thème « Indépendance et souveraineté des peuples : Convergence de modèles entre l’Afrique et l’Amérique Latine », la conférence populaire du samedi 21 janvier 2012, organisée par le parti dans le cadre de ces journées, a mis à contribution deux communicateurs experts des questions scolaires et universitaires dans notre pays : Le Professeur Issa Ndiaye et le Professeur Rokya Sanogo. Dans des critiques très objectives, les deux conférenciers, après analyse de la situation de l’école malienne, ont proposé de mettre le système éducatif malien hors des différents programmes d’ajustement structurel. Ils ont invité l’Etat malien à assumer toute sa responsabilité dans l’éducation et la formation des enfants du Mali, seule alternative pour donner la chance au pays de relever les différents défis pour son développement.
Nouhoum Keita, Secrétaire Administratif du Parti SADI et Responsable thématique de l’édition 2012 des journées, a exposé la synthèse de la réflexion de son parti politique sur la crise du système éducatif et des alternatives à proposer pour en sortir. « L’éducation est un facteur stratégique de tout premier ordre pour le développement d’un pays et dans la lutte d’une nation pour se tailler une place respectable et dynamique sur l’échiquier mondial », a-t-il déclaré d’entrée de jeu. A son avis, le développement et la qualification des hommes sont la clé, le préalable à la réalisation de toute ambition collective nationale, économique, sociale, politique culturelle et la toute première condition de la qualification des hommes, comme le disait le Président Modibo Keita à l’aube de notre indépendance. « Une option ne vaut que par la qualité des hommes qui l’appliquent.
Or, la première condition de cette qualification, c’est l’instruction, c’est la formation, c’est l’éducation qui permettent de s’ouvrir au monde, d’accéder aux connaissances, de développer sa capacité d’imagination et de rêve, de croire en soi en se confrontant aux autres, de prendre en main son propre destin et de construire en toute autonomie son propre avenir », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter « sans éducation, une nation n’a pas d’avenir propre à lui. Il sera seulement à la remorque des évènements et sous la domination des nations instruites, éduquées et plus éclairées sur la marche du monde ». Au nom du parti SADI, Nouhoun Keita dira que l’avenir d’une nation est assuré par sa maîtrise sur les choix et options stratégiques, les objectifs à court-moyen et long termes, sur les bien-fondés et la finalité de son système éducatif. « L’éducation doit être d’abord et avant tout au service de la nation, orientée vers la satisfaction de ses besoins propres, conçue et conduite par ses propres fils, ses propres citoyens et citoyennes, selon ses propres curricula, son propre processus d’accréditation et ses propres critères d’équivalence et de certification », a-t-il déclaré. Il a indiqué que le parti SADI est convaincu que « sans une souveraineté sur la politique éducationnelle et la stratégie de développement, il n’ya pas de libération véritable ». Et de poursuivre : « un pays ne peut avoir un épanouissement intellectuel, culturel, politique, économique et social si c’est d’autres pays étrangers qui lui imposent des politiques d’éducation et les changes selon ses besoins, humeurs ou caprices du moment ». Face à cela, le parti SADI propose de « sortir de la dépendance à la fois politique, institutionnelle, culturelle et idéologique par la construction d’une identité collective nationale propre, l’affirmation de façon autonome de sa présence au monde en tant que nation actrice à part entière ». Pour le parti SADI, « ce chemin passe inévitablement par l’éducation et une politique souveraine en la matière ».
Assane Koné
Le Républicain Mali 25/012012