Le Mali, à l’instar de la Communauté internationale, a célébré le vendredi 1er juin, la Journée Internationale du lait. L’épicentre de cette célébration, pour la treizième année consécutive, a eu lieu au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba sous le thème : «la problématique de la transformation du lait local : proposition de solution». Présidée par Mme Kané Rokia Maguiraga, ministre de l’Elevage et de la Pêche, la cérémonie s’est déroulée en présence du Représentant de la FAO, M. Bruno Telman, M. Bacary Togola, président de l’APCAM, des représentants des partenaires techniques et financiers, dont la FAO, des associations œuvrant dans le domaine et de nombreux éleveurs. Il ressort des débats de cette journée qu’au Mali, le secteur du lait, malgré les potentialités, connait de nombreux défis qu’il faut relever pour une industrialisation de la filière, afin de booster la consommation.
Le Mali est connu comme un grand pays d’élevage, avec plus de 10 millions de bovins, 31 millions de caprins et d’ovins. Il est pratiqué par 80% de la population rurale et constitue la principale source de subsistance de nombreuses communautés. Quant au potentiel laitier, il est estimé à près de 2 milliards de litres, avec un disponible exploitable de 800 millions de litres, selon les données de la Direction nationale des productions et des industries animales (DNPIA). Malgré ces potentialités du cheptel national et son potentiel de production en lait, le pays importe chaque année 15 à 20 milliards de F CFA en lait et produits laitiers pour couvrir les besoins de sa population. Cette manne financière, investie dans la filière locale, peut permettre aux acteurs de prendre en charge la consommation nationale tout en améliorant le taux. Aussi, malgré ces atouts, la consommation moyenne par habitant et par an reste encore très faible, soit 13 litres de lait pour une norme admise par la FAO de 60 litres. Les pays développés sont dans la fourchette de consommation de lait de 80 à 90 litres par habitant et par an. Alors que le lait est considéré comme l’aliment naturel le plus complet et qu’il soit et donc, très utile pour l’alimentation humaine et animale. Le secteur lait est confronté à des problématiques liées à l’écoulement, à la conservation, à la consommation du produit et à la disponibilité d’aliment bétail.
Face à ces multiples défis, le ministre en charge de l’Elevage et le représentant de la FAO, ont annoncé des mesures visant à améliorer le secteur pour son industrialisation par la mise en place des unités de transformation et de valorisation de la chaine commerciale. Il s’agit de mettre en place des unités de production et de collecte de lait et le projet d’usine de lait dans le cadre du programme présidentiel d’urgences sociales.
Pour rappel, la journée est une initiative instituée en 2001 par la FAO et célébrée le 1er juin de chaque année. Au Mali, la célébration de la Journée mondiale du lait a débuté en juin 2006. A travers d’autres activités, la journée a été également l’occasion d’attirer l’attention de tous les acteurs de la filière lait, à savoir les autorités, les producteurs, les transformateurs, les commerçants, les transporteurs et les consommateurs, et de tous ceux qui ont des activités en rapport avec le lait et les produits laitiers sur l’importance de ce produit. Elle aura été aussi l’occasion pour renforcer la collaboration entre les acteurs impliqués dans les différents secteurs de la filière lait.
Il importe de retenir enfin que cette journée a été marquée par une distribution gratuite de lait dans des orphelinats, les casernes et autres structures nécessiteuses.
Dieudonné Tembely