Le 28 mai est consacré à la célébration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle.
L’édition 2021 a été célébrée au Mali le 18 juin 2021 dans la région de Koutiala et c’est le groupe scolaire de Sincina qui a accueilli les festivités.
Financé par l’Union européenne (UE) à travers le projet PAIS, cette célébration vise à briser le silence autour des menstrues afin de favoriser la scolarisation des filles.
«Briser le tabou autour de l’hygiène menstruelle pour favoriser et encourager la scolarisation des filles» ! Tel est l’objectif principal visé à travers la célébration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle.
Cette année, c’est la commune rurale de Sincina (région de Koutiala) qui a abrité les festivités le vendredi 18 juin 2021.
Organisé par l’Académie d’enseignement de Koutiala, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (Unicef), l’événement a été marqué par la présence massive des élèves.
On notait également la présence des autorités scolaires, administratives et coutumières.
«Plus d’actions et d’investissement pour la santé et l’hygiène menstruelle» était le thème retenu pour cette édition 2021.
Une thématique qui interpelle les communautés, les autorités scolaires et les partenaires techniques à plus d’engagement en faveur de l’hygiène menstruelle, notamment en brisant le tabou autour du sujet qui constitue un véritable facteur de déscolarisation des filles.
Selon une étude réalisée en 2019 sur l’hygiène menstruelle, jusqu’à 20 % des filles du cercle de Bandiagara ont affirmé avoir manqué un cours à l’occasion des menstrues soit à cause de la douleur ou pour des besoins de rechange de leur serviette hygiéniques.
Outre le tabou autour du phénomène, l’hygiène menstruelle constitue également un véritable problème de santé pour les adolescentes, notamment à l’école avec des risques d’infection et de manque de concentration.
La même étude de 2019 révèle qu’environ 90 % des adolescentes, dans les cercles de Bandiagara et Kati, ne changeaient pas leurs serviettes hygiéniques à l’école pendant les menstrues.
Le faible accès aux infrastructures d’eau et d’assainissement, notamment des latrines séparées filles/garçons, contribue également au calvaire des adolescentes pendant les menstrues et provoque leur absentéisme de l’école.
Et selon une enquête nationale du ministère de l’Education en 2017, seulement 16 % des écoles maliennes disposent de latrines améliorées, séparées garçons/filles permettant aux adolescentes de gérer en toute dignité leurs menstrues.
De gros efforts restent encore à faire pour permettre aux filles scolarisées d’avoir un lendemain meilleur.
Et lors de la célébration de cette journée de l’hygiène, 72 000 kits de gestion d’hygiène menstruelle ont été remis aux adolescentes qui amorcent leur puberté. Ce don est financé par l’union européenne à travers le projet PAIS.
Dans une société conservatrice comme la nôtre, l’hygiène menstruelle révèle des sujets tabous qui sont rarement évoqués entre différentes générations.
Pour ainsi lever le voile sur l’hygiène menstruelle, l’implication de toutes les forces vives de la nation est sollicitée.
En plus des mamans, les pères et les enseignants doivent aussi s’investir pour faire évoluer les mentalités et rompre le silence autour de cette question afin de favoriser le développement des filles, principalement celles qui sont scolarisées.
Aussi, il urge de faciliter l’accès à l’information sur les menstruations pour permettre aux adolescentes de gérer dignement leurs menstrues en évitant les revers psychologiques autour des menstrues.
L’introduction de la thématique de l’hygiène menstruelle dans le système scolaire pourra aussi aider à briser le silence.
Oumar Alpha
De retour de Sincina