Parlant du thème, Dr. Ousmane Touré a dit que 10 ans après la mise en œuvre d’une stratégie mondiale de lutte anti-infectieuse, l’OMS a donc décidé de consacrer sa journée mondiale de la santé au thème de la propagation mondiale de la résistance aux antimicrobiens. Pour lui, la propagation mondiale de la résistance aux antimicrobiens menace l’efficacité de nombreux médicaments utilisés aujourd’hui et risque de remettre en cause les progrès importants qui ont été accomplis contre les principaux agents infectieux mortels. « La résistance antimicrobienne représente de nos jours un grave problème de santé publique à l’échelle mondiale. La tuberculose, le paludisme, la méningite, le VIH/Sida et d’autres maladies importantes ont ainsi développé une résistance partielle aux substances qui permettaient auparavant de les traiter de manière efficace », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que pour surmonter le problème de résistance aux antimicrobiens, il convient d’adopter une approche concertée qui examine les comportements des consommateurs et des prestataires, ainsi que les environnements dans lesquels les médicaments sont prescrits, achetés, vendus, homologués et réglementés.
Expliquant les causes du phénomène, Dr. Touré indiquera que la résistance aux antimicrobiens ou encore la pharmacorésistance survient lorsque des micro-organismes comme des bactéries, des virus, des champignons et des parasites résistent aux médicaments utilisés qui deviennent ainsi inefficaces. C’est ainsi, dira-il, que l’on parle par exemple de « super bactéries ». « C’est un sujet d’inquiétude majeur, car une infection résistante peut tuer, se propager et imposer des dépenses très élevées aux individus et à la société », a-t-il prévenu.
Pour la représentante de l’OMS au Mali, Mme Diallo Fatoumata Binta Tidiane, « au moment où le monde est frappé par des multiples calamités, nous ne pouvons permettre que la perte de médicaments essentiels, indispensables pour guérir des millions de personnes, soit à l’origine de la prochaine crise mondiale ». Face à cette situation, poursuit-elle, l’OMS publie un ensemble de mesure que les gouvernements et leurs partenaires nationaux doivent prendre en compte pour lutter contre la résistance aux médicaments.
Il s’agit d’élaborer et de mettre en œuvre un plan national complet doté d’un financement ; renforcer la surveillance et les moyens de laboratoire avec des indicateurs d’alerte précoce, pour détecter la résistance émergente au sein de la population et de prendre rapidement les mesures appropriées ; assurer un accès ininterrompu aux médicaments essentiels de qualité vérifiée ; réglementer et promouvoir l’usage rationnel des médicaments ; renforcer la prévention des infections et la lutte contre celles-ci ; favoriser l’innovation, la recherche et la mise au point de nouveaux outils. La célébration de cette journée a été l’occasion pour la représentante de l’OMS de procéder à la remise officielle au ministère de la Santé du rapport sur la santé dans le monde en 2010.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Renouveau 08/04/2011