La journée internationale des enfants soldats a été célébrée vendredi dernier (12 février 2021) dans le monde.
Une occasion saisie par le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF) pour faire le point de la situation dans notre pays.
«Depuis le début de la crise en 2012, la détérioration de la sécurité a été à l’origine de graves violations des droits de l’enfant commises par les parties aux conflits.
Elles incluent le recrutement et l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés», a rappelé l’Unicef dans un communiqué publié à l’occasion de la Journée internationale des enfants soldats (12 février).
Dans ce contexte, le Groupe de travail-pays sur le Mécanisme de surveillance et rapportage (MRM), co-dirigé par l’UNICEF et la Minusma, a enregistré depuis 2012 près de 900 enfants recrutés et utilisés par les groupes et forces armés au Mali.
Et un appel est lancé aux groupes et forces armés afin de sortir les enfants de leurs rangs et les remettre aux acteurs de protection de l’enfance.
«Avec 745 incidents vérifiés en 2019, la situation sécuritaire reste complexe dans le nord et le centre du Mali.
Ces zones sont fortement touchées par les attaques des groupes armés et les affrontements inter et intracommunautaires», a expliqué cette organisation internationale. «Une hausse inquiétante des cas de recrutement et d’utilisation d’enfants est constatée avec 215 incidents en 2019, une augmentation de 47 % par rapport à 2018.
Les régions les plus touchées étant Gao et Kidal», a-t-elle ajouté.
«La situation s’aggrave avec le fait que les services de base, telles que l’éducation et la santé ne sont pas offerts dans certaines zones du pays.
Ainsi la protection des enfants en milieu scolaire n’existe plus», a déploré Mme Sylvie Fouet, Représentante de l’Unicef au Mali.
«Cette situation a exposé davantage les filles et les garçons à plusieurs vulnérabilités, dont le recrutement et l’utilisation par des forces et groupes armés», a-t-elle souligné.
Par ailleurs, «par manque d’opportunités et de perspectives, et quelquefois sous la pression familiale de vouloir protéger les biens, protéger les intérêts d’une communauté, préserver leur intégrité physique et celle de leur famille, certains rejoignent les rangs des groupes armés», constate le Groupe de travail.
En 2020, l’UNICEF a permis a plus de 510 enfants, dont 58 filles, associés aux groupes armés de bénéficier du paquet d’accompagnement de sortie et de réintégration.
La priorité reste le retour en famille et le rattrapage scolaire ou la formation professionnelle.
Les soins holistiques offerts aux enfants comprennent un abri, un soutien psychosocial et médical, la recherche et la réunification de la famille, voire l’accès à des opportunités de réintégration socio-économique dans les régions de Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka, Ségou et le district de Bamako.
Parmi les enfants sortis, 50 (dont 14 filles) ont été réintégrés à l’école, 144 (dont 15 filles) ont eu accès à des possibilités de formation professionnelle et 316 (dont 29 filles) ont été soutenus pour démarrer des activités génératrices de revenus, notamment l’élevage et les petites entreprises.
Kader Toé