C’était en présence du représentant adjoint de la Minusma, Arnaud Akodjenou, du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Sada Samaké, du ministre de la réconciliation nationale Zahabi Ould Sidi Mohamed et du président du Conseil National de la Jeunesse, Mohamed Salia Touré.
Les populations de Bamako sont sorties massivement pour participer à l’événement. Depuis 14 heures, les tribunes du stade Mamadou Konaté ont été prises d’assaut par les jeunes pour assister au concert géant gratuit animé par Penzy, magass et Wezy, trois artistes de la place. Dans son discours, le chef adjoint de la MINUSMA, Arnauld Akoudjenou, a mentionné le lourd tribut payé par la force onusienne au Mali. «C’est faire fi, du lourd tribut que nos Casques bleus de la MINUSMA ont payé depuis 2013, au service de cette Paix.
35 sont morts suite à 78 attaques hostiles, 249 ont été blessés, dont 155 grièvement. » Au quotidien, ajoute –t-il, ces casques bleus affrontent des défis qui nécessitent de leur part une capacité de flexibilité et d’adaptation permanente. « Je ne citerai que quelques exemples : un environnement ardu dont les amplitudes thermiques mettent à rude épreuve le corps ; des conditions de vie des plus spartiates ; d’incessantes attaques asymétriques: tirs de rockets, mines, embuscades ; à cela s’ajoute récemment, une presse nationale et locale peu amènes à leur égard.
Je citerai volontiers une belle formule de la culture malienne, partagée ce matin par une haute personnalité: « Quand vous transpirez sous la pluie, on s’en rend compte à peine », a déclaré le responsable de la Minusma. Aussi, un match de football a été organisé entre les Forces Armées du Mali et les forces de la Minusma. Les Casques bleus ont battu les militaires maliens par le score de 4 buts à 2.
Dans un communiqué, le gouvernement de la République du Mali, a adressé ses « vives félicitations au Secrétaire Général des Nations unies, Monsieur Ban Ki-Moon, à l’ensemble des Casques Bleus de l’ONU à travers le monde et singulièrement ceux de la MINUSMA dont les interventions diverses et multiformes s’inscrivent au chapitre de la restauration de la paix et de la sécurité dans notre pays ».
Avant de s’incliner devant « les Casques bleus tombés sur le Champ de l’honneur et souhaiter prompt rétablissement à ceux blessés, pour la défense de l’intégrité du territoire national, du caractère unitaire de l’Etat malien ainsi que de sa forme laïque et républicaine ». A noter qu’au total, les Nations unies ont créé 71 opérations de maintien de la paix avec 16 missions en place à l’heure actuelle. Ces missions sont conduites par près de 125 000 hommes et femmes. Cette journée internationale rend hommage au « professionnalisme, au dévouement et au courage des Casques bleus, qui servent aujourd’hui dans des conditions difficiles voire explosives ».
Une occasion d’honorer la mémoire des plus de 3.300 Casques bleus qui ont perdu la vie au service de la cause de la paix à travers le monde. Au Mali, où la Mission des Nations unies (Minusma) est déployée depuis l’été 2013, selon les responsables de la Minusma, 36 casques bleus ont été tués, plus de 150 blessés et près de 80 attaques subies principalement au nord. Aucune opération de maintien de la paix n’avait été « aussi meurtrière », depuis la Somalie dans les années 90.
Malgré ce lourd tribut, la détermination reste de mise. Selon Radhia Achouri, porte-parole de la Minusma, « Nous allons continuer avec la même détermination pour accompagner la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation nationale. »
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républican-Mali 01/05/2015