La journée mondiale de lutte contre la désertification et la sècheresse est célébrée chaque année le 17 juin, sous l’égide de l’ONU.
Le thème mondial de cette année est «Une coopération inclusive en vue d’atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres».
Le projet RIC4REC de l’ONG IRD au Mali œuvre dans ce sens en appuyant 280 villages dans la Régénération Naturelle Assistée des arbres.
Dans de nombreuses zones au Mali, on constate un manque d’arbres criard. Ceci est dû non seulement à la sécheresse, mais surtout à l’action de l’homme : déforestation abusive pour les activités d’agriculture, d’élevage ou même de foresterie, exploitation non contrôlée du bois pour divers besoins, etc.
Tout cela conjugué avec l’absence d’un nombre suffisant d’arbres en zone Sahélienne contribuent inexorablement à l’avancée du désert avec les vents secs et violents accompagnés de sable venant du Nord. On assiste alors à une perte des fertilités des terres causant une mise en cause de la sécurité alimentaire.
Afin de faire face à cette dégradation des ressources environnementales suite à une diminution du nombre d’arbres, le projet RIC4REC faisant partie du programme BRACED financé par la coopération Britannique et exécuté par un consortium dirigé par IRD au Mali, a entrepris avec ces bénéficiaires la régénération naturelle assistée (RNA) dans toute sa zone d’intervention.
Au mois de mai 57 villages dans les régions de Koulikoro, Ségou et Mopti ont bénéficié de cet entretien.
La RNA par du principe qu’au lieu d’introduire des espèces d’arbres qui auront du mal à s’adapter aux conditions du milieu, les jeunes repousses qui sont coupées chaque début de saison par les agricultures pourraient être entretenues pour être un jour des arbres avec toutes les fonctions qu’ils peuvent jouer dans l’environnement.
Cet entretien des repousses consiste à éliminer les tiges latérales de la repousse et ne conserver que quelques principales qui seront habillées.
Les tiges coupées pourront être utilisées pour faire un paillage dans la parcelle pendant que les tiges maintenuesvont poursuivre leur croissance vers un arbre dans le champ.
Quelques années plus tard, ces arbres régénérés ont de nombreuses utilités : bois de chauffe, et protection de la parcelle contre les eaux de ruissellement, le vent et le soleil, amélioration de la fertilité du sol, etc.
Un moyen pour reverdir des zones semi-arides
Cette activité forestière contribue au développement et à l’intégration dans le champ de ces arbres délaissés ou destinés à la coupe afin qu’elles puissent augmenter le rendement total de cet espace.
Par ricochet, la RNA permet de reverdir les zones semi-arides qui souffrent du manque d’arbres.
Elle devient ainsi un moyen important d’adaptation au changement climatique.
«Je suis vraiment heureux d’avoir appris la technique de régénération naturelle assistée.
Je savais que la zone souffrait d’un manque d’arbres mais vu les difficultés financières, je n’avais pas la capacité de reverdir mon champs», explique Daouda Diarra, producteur agricole dans le cercle de Ngotogosso, dans le cercle de San.
Quant à Lamine Kamian, dans le cercle de Mopti il explique : «A cause du manque de bois nous utilisons la bouse de vache. Avec la RNA les rejets de souches deviennent des arbres qui vont produire entre autres du bois que sera utilisé.
La bouse de vache sera utilisée pour améliorer la capacité de production de la parcelle donc assurer la sécurité alimentaire et la création des revenus pour les bénéficiaires».
L’activité de régénération naturelle assistée ne nécessite pas de coûts importants puisqu’elle est menée par les paysans eux-mêmes.
Sur le plan environnemental, la RNA permet de conserver, d’améliorer les terres de culture, de conserver la fertilité des sols, d’accroître la productivité de l’espace agricole, de réhabiliter des terres dégradées et de reconstituer le couvert végétal.
Dansira DEMBELE
Responsable de la Communication, projet RIC4REC
Source:Le Republicain 17/06/2016.