Une vingtaine de personnes ont été blessées selon l’opposition lors des manifestations du lundi 4 mai auxquelles la police a riposté avec des gaz lacrymogènes.
L’opposition guinéenne est sortie dans la rue lundi 4 mai à travers le pays. Elle avait lancé un mot d’ordre national pour demander une enième fois la révision du calendrier électoral et des élections communales avant la présidentielle. La mobilisation s’est surtout sentie dans la capitale où la vie économique a été paralysée quelques heures. La classe politique guinéenne se tourne, plus que jamais, vers la communauté internationale pour tenter de sortir de l’impasse politique.
Lundi 4 mai, des échauffourées ont opposé de jeunes manifestants aux forces de l’ordre dans certains quartiers périphériques de Conakry. Des témoins sur place ont noté quelques arrestations de femmes qui marchaient en criant des slogans hostiles au président Alpha Condé. Le grand marché de Madina est resté fermé toute la journée.
Hier, en filigrane de la manifestation de l’opposition, il y avait un message à l’endroit de la communauté internationale pour qu’elle propose des solutions concrètes sur un calendrier électoral consensuel. Trois ans après Saïd Djinit, il appartient au nouveau représentant spécial de l’ONU, Mohamed Ibn Chambas de travailler sur le dossier guinéen.
Pour l’opposant Sydia Touré de l’UFR, les solutions concrètes existent. « Tout avait été déjà fait pour organiser les élections communales, explique Sydia Touré, les cartes d’électeurs avaient été commandées et le découpage électoral fait. Le fait que le gouvernement annonce un nouveau chronogramme qui exclut cette possibilité [d’organiser les communales avant la présidentielle NDLR] est à mon sens une provocation. Je pense que des solutions peuvent être trouvées et que les Nations unies s’impliquer un peu plus dans la résolution de cette crise ».
Du côté du pouvoir on plaide la bonne volonté : oui à des propositions internationales à condition qu’elles respectent l’indépendance du pays explique le porte-parole du gouvernement. « Nous sommes ouverts à toutes les suggestions mais nous souhaitons que cela se fasse dans le strict respect de notre indépendance, pointe Albert Damantang Camara, mais avec cette volonté d’aboutir à développer politiquement le pays en s’asseyant autour de la table des négociations. Nous profitons de cette journée, qui n’a pas vu une forte mobilisation pour essayer de rappeler nos frères de l’opposition à la table des négociations ».
L’opposition attend avec impatience les propositions de la communauté internationale.
Par RFI