Journée de l’industrialisation de l’Afrique: La pauvreté énergétique au cœur des débats

Avec 425 unités industrielles (des industries de la manufacture pour la plupart), le Mali est de très loin, derrière certains pays de la sous région, le pays le moins avancé dans ce domaine. Les unités industrielles de notre pays sont essentiellement concentrées dans la capitale. Nonobstant ces chiffres et cette répartition sur le territoire, le secteur a contribué à hauteur de 6,1% au Produit Intérieur Brut en 2007. Célébrée chaque 20 novembre depuis 1990, la Journée de l’industrialisation de l’Afrique constitue une occasion pour les dirigeants africains et les parties prenantes de réfléchir sur les progrès accomplis et les défis à relever en matière de développement industriel durable du continent.

C’est du moins l’avis du ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce. Pour Mme Sangaré Niamoto Ba, il n’y a pas de développement économique sans développement industriel et pas de développement industriel sans développement énergétique, non plus. C’est pourquoi la présente édition a retenu comme thème: «Lutter contre la pauvreté énergétique en Afrique pour soutenir la productivité et le développement». Pour les industriels maliens, l’industrie de la manufacture souffre d’énormes difficultés. On peut, entre autres, retenir les taux d’intérêt spéculatifs, la fraude intellectuelle, la concurrence déloyale, la contrebande et la contrefaçon, le manque de qualification des ressources humaines, la fiscalité élevé et inéquitable et la pauvreté énergétique.

Pour lutter contre ces maux et permettre au secteur de jouer son rôle dans le développement du pays, l’Organisation patronale des industriels du Mali préconise un certain nombre de mesures, parmi lesquelles on peut retenir l’aménagement des zones industrielles, l’interdiction de l’attribution des parcelles à usage d’habitation dans les zones industrielles, la révision à la baisse du tarif de l’électricité, la mise en place d’un fond de garantie industriel, la suppression de l’acompte sur divers impôts et taxes (ADIT), la suppression de la taxe sur les activités financières et la réduction de la TVA à 5%, uniquement pour les produits manufacturés.

A signaler qu’après la coupure du ruban symbolique et le tour des stands, pour visiter les produits industriels locaux, Mme le Premier ministre s’est déclarée impressionnée par ce qu’elle avait vu. Sidibé Mariam Kaidama Cissé en a profité pour féliciter les industriels qui, malgré les multiples difficultés soulevées, arrivent à se faire une place au soleil. Elle a promis d’examiner les préoccupations du secteur avec les acteurs eux-mêmes.

Yaya Samaké

Le 22 Septembre 27/10/2011