D’entrée de jeu, le chef de file de la Délégation de l’Union européenne au Mali a rappelé que son institution est un vieux partenaire du Mali et y est présente depuis 58 ans. Selon lui, l’Union européenne intervient au Mali dans les domaines de la construction des routes dont la plupart sont goudronnées, de l’irrigation, de la santé, de l’éducation, de l’aide l’humanitaire ; dans le domaine politique et sécuritaire avec la Mission onusienne. Ce qui montre, selon lui, que l’Europe a changé ainsi que le Mali.
Abordant le bilan de la crise, le conférencier, Adam Thiam, a expliqué que la première chose qu’on peut souligner, c’est que les forces de sécurité du Mali n’ont pas tenu devant les agressions du Mnla et des jihadistes. À l’en croire, les raisons peuvent être multiples et liées à la motivation, au moral, à l’équipement, à la nature du terrain et de la guerre. «En gros, nous avions trop peu d’aptitude à ce combat et nous ne pouvions pas le gagner», a-t-il déclaré.
Pour Adam Thiam, ce constat prouve la conviction que notre pays a besoin plus d’une armée opérationnelle, républicaine qui connaît les défis de la guerre. Il a indiqué que notre pays a bénéficié de l’assistance de l’Eutm qui a formé des nouveaux bataillons, remis certains militaires à niveau et fourni des équipements. À cela s’ajoute la présence des forces de l’Onu. Aujourd’hui, dira-t-il, selon le Premier ministre, ce sont plus de 8000 militaires qui sont au Nord avec plus de 1000 véhicules. «Ce qui signifie que le Mali a bénéficié d’une très grande solidarité internationale», a-t-il dit.
En outre, à en croire le conférencier, pendant la crise, les ravitaillements des marchés ont continué ainsi que les productions agricoles. Par conséquent, le capital social du Mali est très fort, c’est-à-dire, notre capacité à nous accepter les uns et les autres et à travailler et à revivre ensemble malgré ce qui s’est passé. À l’en croire, les rencontres intercommunautaires qui ont eu lieu ou qui sont en cours au Nord, montrent à suffisance que le capital social du Mali n’a pas été totalement détruit par la crise, mais a potentiellement affecté son économie.
Parlant des perspectives, Adam Thiam a évoqué certains défis à relever. Il s’agit de la transition démographique et sociétale, de la transition politique, de la transition économique et de la transition culturelle et éthique. Selon lui, ce sont des défis que nous devons relever pour qu’il n’y ait plus de crise sécuritaire, politique et humanitaire que nous avons connue. Il a souligné que parmi ces défis, figure celui d’avoir une armée républicaine, une armée bien formée.
Avant de faire savoir que Kidal demeure toujours une épine, contrairement à Gao et à Tombouctou. Car, dit-il, le problème de Kidal se pose parce que toutes les rebellions du Mali de 1963 à maintenant sont parties de cette région, sans qu’on ne sache exactement pourquoi. Il dira également que c’est dans cette partie du Nord, qu’est partie la résistance contre la colonisation.
Diango COULIBALY
Le Reporter 2014-05-14 00:28:59