Le 15 juillet 2016 Fetullah Gülen et son réseau terroriste Fetö ont tenté de renverser le pouvoir en Turquie. Après l’échec de cette manœuvre, la Turquie a entrepris de neutraliser ce réseau bien implanté dans le monde et financé par des activités comme l’éducation.
«Le Mali est l’un des 20 pays qui ont accepté que les écoles de Fetö soient transférées à la Fondation Maarif de Turquie. C’est ainsi que, depuis l’année scolaire 2017-2018, les établissements Horizon au Mali sont devenues les Ecoles Maarif de Turquie», a expliqué l’ambassadeur M. Murat Mustafa Onart. Dans 38 autres pays, a-t-il ajouté, «les écoles du réseau ont été fermées ou transférées au ministère de l’Education. Mais certains pays n’ont toujours pas accepté de coopérer».
En évoquant les événements du 15 juillet 2016, l’ambassadeur de Turquie au Mali a souligné que ce fut «un acte désespéré du réseau de Fetullah Gülen qui a malheureusement échoué grâce à la forte mobilisation de la population pour défendre la démocratie». Et, a-t-il poursuivi, «le réseau a été démantelé en Turquie dans le respect strict de l’Etat de droit et des libertés fondamentales».
Abordant la situation politique du Mali où le pouvoir du président Ibrahim Boubacar Kéita est contesté depuis début juin par des parties politiques et des organisations de la société civile, le diplomate turc a rappelé qu’un «gouvernement démocratiquement élu ne doit être renversé en aucun cas». Et pour la résolution de cette crise sociopolitique, son pays est solidaire de la CEDEAO, de l’Union africaine et des Nations unies. «Ce qui est positif, c’est que la porte du président de la République est toujours restée ouverte et il prend régulièrement langue avec les forces vives de son pays. Tant que le dialogue est possible, on peut miser sur une issue heureuse de cette crise dans l’intérêt du Mali», a déclaré M. Murat Mustafa Onart.
Des relations diplomatiques qui ne cessent de se bonifier
«Ce genre de crise est inévitable dans une démocratie qui ne se construit pas facilement. Certains pays ont mis des centaines d’années à la construire, mais ils ne sont pas toujours à l’abri d’une crise. Néanmoins, il faut œuvrer à la consolider de façon permanente», a-t-il souligné.
Pour ce qui est de la coopération économique entre les deux pays, le diplomate l’a jugée «excellente» dans de nombreux domaines comme l’éducation, l’énergie, les transports, la santé… Il a cité en exemple la réalisation prochaine par une entreprise turque d’un système de Métrobus pour faciliter la mobilité dans la capitale malienne.
Le protocole d’accord sur cet ambitieux projet a été signé le 5 décembre 2019 à Bamako entre le gouvernement malien et le président du groupe turc, Kalyon. Selon l’ambassadeur Murat Mustafa Onart, le coût de ce projet est estimé à près de 100 millions d’Euros, soit près de 65 milliards de francs Cfa.
Il faut rappeler que, dans le cadre de sa tournée africaine, le président Turc Recep Tayyip Erdoğan a effectué une visite au Mali le 2 mars 2018 au cours de laquelle les deux pays ont procédé à la signature des 8 accords de coopération d’une valeur de plus de 500 millions de dollars.
Moussa Bolly
