Le groupe « Dougoun yara » a organisé le 23 avril dans l’espace vert de Banankabougou une journée culturelle autour des contes et légendes, et la lutte traditionnelle. Il s’agissait, pour les organisateurs à travers cette journée, de souligner le rôle que jouent les contes et légendes, et de la lutte traditionnelle en milieu dogon.
Initiée par le président du groupe « Dougoun yara » Soumaïla Togo, et parrainée par le PDG de Toguna Agro-industrie, la journée a été l’occasion, pour les organisateurs, de parler du rôle des contes et légendes en milieu dogon.
« Les contes et légendes en milieu dogon servent non seulement à recréer les enfants, mais surtout à les éduquer. C’est un véritable facteur d’éducation à la citoyenneté. C’est pourquoi cette année nous avons ajouté ce volet au programme », affirmera Soumaïla Togo.
Pratique séculaire en milieu dogon, les contes et légendes ont toujours été un véritable moyen d’éducation civique. « Les contes, c’est l’éducation civique qu’on enseignait dans les écoles. A travers les contes, on extériorise la patience, la bravoure, on cultive l’intelligence mais aussi l’éveil de la conscience des jeunes. Quand ils grandissent avec cela, ils seront des hommes mûrs, aguerris à un moment donné », a souligné le président de l’association culturelle Ginna Dogon, Mamadou Togo, représentant le parrain Seydou Nantoumé.
Au-delà des contes et légendes, la journée a aussi été marquée par la lutte traditionnelle, qui, contrairement à celle internationale, a ses règles spécifiques. Drissa Togo a été déclaré champion à l’issue des compétitions.
« Chaque année, une ou deux fois, les Dogons se rencontrent ici pour faire la lutte traditionnelle. Un moment, cela se faisait à la manière internationale, c’est-à-dire quand vos genoux ou vos bras touchent le sol, on dit que vous êtes vaincus. Ceci n’est pas la pratique culturelle dogon. Chez le Dogon, il faudrait que l’un prenne l’autre, le terrasse et lui monte dessus. Mon message à l’endroit des jeunes, c’est qu’ils doivent cesser de s’acculturer. La culture des autres, c’est la culture de l’autre. Donc avant d’aller pour l’autre, il faut posséder pour toi-même. Aux jeunes Dogons comme aux jeunes Maliens, nous leur disons que chacun doit s’inspirer de sa culture de base », plaidera le président de Ginna Dogon.
Aux termes de la journée, des attestations ont été décernées aux meilleurs conteurs et lutteurs.
Ousmane Sagara