Le Président de la République Fédérale de l’Allemagne, Joachim Gauck, a effectué, le vendredi 12 Février 2016, une visite de travail au Mali. Lors de cette visite qui n’a duré que 24 heures, il a animé avec le président IBK un point de presse qui a été sanctionné par la déclaration des deux Présidents dans la salle des banquets de Koulouba. Avec les journalistes les deux conférenciers ont largement abordé la question sécuritaire dans le nord du Mali qui reste un problème posé malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Le président Joachim Gauck a félicité le président de la république pour la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali avant de l’encourager à sa préservation en vue de faire cesser les combats dans le nord du pays.
En faisant le point de l’évolution désastreuse de la situation sur le terrain bien décris par l’attaque contre le camp de la Minusma à Kidal survenue peu avant l’arrivée de son homologue Allemand le vendredi dernier, IBK a dit toute son amertume à son hôte.
Selon le président IBK, Kidal ne peut pas rester une localité où les agressions sont commises quotidiennement. « Il faut bien que l’on trouve une solution. Kidal ne peut pas rester une espèce de plaie béante au sein du Mali où des agressions sont commises quotidiennement et que la communauté internationale et moi-même restions impuissants, à regarder cela. Non, cela n’est pas possible », a répété Ibrahim Boubakar Keïta. Le président de la République fédérale, Joachim Gauck, accompagné de son épouse et d’une forte délégation, n’a pas joui pleinement de l’hospitalité malienne tant vantée à travers le monde lors de sa visite de travail au Mali, le vendredi 12 février 2016. Les autorités maliennes n’avaient pas la tête à la fête.
Car l’attaque jihadiste de Kidal intervenue quelques heures avant son arrivée, venait de rappeler aux autorités maliennes qu’elles avaient encore du chemin à parcourir pour parvenir définitivement à la paix. Et le président IBK en avait tellement le souci sur le cœur que les derniers évènements survenus à Kidal ont occupé essentiellement toute son intervention. Et le président Joachim Gauck, a dû s’en apercevoir.
Car si la coopération entre le Mali et l’Allemagne n’a jamais baissé, pour le président IBK, ce qui explique l’envoi prochain de 650 de ses fils au Mali, il a aussi tenu à rappeler à son hôte la lâche agression que les forces armées ont fait l’objet le vendredi matin à Kidal. « Il faut bien que l’on trouve une solution. Kidal ne peut pas rester une espèce de plaie béante au sein du Mali où des agressions sont commises quotidiennement et que la communauté internationale et moi-même restions impuissants, à regarder cela. Non, cela n’est pas possible », a insisté le président IBK.
Dans son intervention, le président Joachim Gauck a félicité le président de la république pour la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation avant de l’encourager à sa préservation en vue de faire cesser les combats dans le nord du pays. « Il faut maintenant garantir, préserver et stabiliser cette paix ». Mais selon le président allemand, pour relever ce défi, les efforts militaires ne suffiront. « La paix veut dire aussi par la présence de l’Etat dans ce vaste pays surtout dans sa partie septentrionale.
Je pense par là aux efforts à déployer dans le domaine de la santé, de la formation mais également dans le domaine de l’administration locale et régionale. Le gouvernement est, pour nous, aujourd’hui dans une phase décisive. C’est lui l’acteur principal et central dans la mise en œuvre du processus de paix. L’Allemagne apportera son soutien partout où il pourra le faire au Mali par exemple dans la mise en place des institutions, en ce qui concerne leur opérationnalisation et dans le domaine de la décentralisation où nous avons une bonne expérience avec notre Etat fédéral », a souligné Joachim Gauck.
Youssouf Z KEITA