Des quêtes sont organisées par les étudiants pour leurs congrès, il n y a pas de transparence dans les passations de marchés où l’argent règne en maître absolu. Parlant du trafic d’influence, il a évoqué les passes droits lors des inscriptions et les frustrations créées par les autorités qui transgressent les règles. Le professeur a soutenu que l’école malienne est malade parce qu’on a trop cultivé l’individualisme. La solidarité, le patriotisme n’ont plus leur place à l’école. On a sapé les cadres traditionnels de notre école en laissant la place au gain facile, a-t-il dit. Selon lui, l’espace scolaire est aujourd’hui exacerbé, déboussolé ou personne ne sait où aller car tous les aspects de socialisation ont été mis à l’écart.
L’insalubrité, la dégradation physique de l’école, le manque de matériel didactique font également que l’école devient le terreau des tensions, a indiqué le professeur Drissa Diakité. Aussi, a-t-il noté, il y a le manque de perspectives d’insertion. Parmi les causes, il a également évoqué le programme d’ajustement structurel. Selon lui, dans les années 1980, il y a eu l’impact des départs volontaires et le gel du recrutement des enseignants dans la fonction publique. Pour lui, on doit prendre en compte un troisième élément du programme où tous les efforts d’investissement ont été concentrés dans l’éducation de base : il n’y a que 14 établissements d’enseignements techniques et professionnels publics.
Le professeur dira que l’Etat s’est montré incapable de faire une gestion professionnelle de l’école avec ses corollaires qui ont pour nom : dégradation des conditions de travail dans tous les secteurs, démotivation des enseignants, pénurie d’infrastructures pédagogiques. Cependant, le conférencier pense que toute solution passe par la restauration de la confiance. Il a ajouté que l’Etat doit respecter les textes qui encadrent l’école, en respectant également ses engagements. Selon le professeur Drissa Diakité, il faut promouvoir le dialogue constructif, le respect des organes académiques, résorber le déficit d’enseignant en mettant en place un programme volontariste de formation des formateurs (centre de perfectionnement des enseignants), engager une véritable réforme du système éducatif.
Enfin, pour le professeur il faut tenir compte de l’aspect de la décentralisation, imaginer des mécanismes consultatifs permanents au niveau local, régional. Il faut, aussi, que l’Etat s’engage à prendre en charge le système éducatif. Selon lui, le forum organisé sur l’école a été une farce car les autorités n’ont jamais appliqué les recommandations du PRODEC, lequel programme ayant été conçu pour l’école malienne. Alors, entre les recommandations du forum, il n’est pas rare de trouver des contradictions. Ceci fait que les autorités ne peuvent pas réellement appliquer toutes les recommandations issues du forum qu’elles ont organisé. Le secrétaire général du Comité de la Jeunesse union africaine de Kalaban Coura, Baba Cissé et ses collèges ont vivement apprécié le conférencier et se sont engagés à mobiliser plus de jeunes l’année prochaine.
Fakara Fainké.
Le Républicain 06/06/2011