De son côté, l’Adéma-PASJ entend composer une alliance avec d’autres formations politiques. Curieusement, le Rassemblement pour le Mali (RPM) n’est toujours pas inscrit dans une telle dynamique, sinon qu’il n’a pas encore formalisé son adhésion à l’une de ces plateformes. Pourtant, il est à la fois cité partout et nulle part.
Les initiateurs de l’alliance Parti uni pour la République en gestation révèlent qu’IBK et son parti se sont montrés dubitatifs face au projet malgré plusieurs séances de travail. Ce regroupement est quand même une bonne opportunité pour les leaders du parti du Tisserand en totale perte de vitesse comme l’attestent ses résultats lors des dernières élections générales.
Lui qui a pour objectif la fusion de toutes ses composantes après 2014, entend présenter un candidat unique pour la présidentielle de 2012 ; une liste commune pour les législatives de la même année et une liste commune pour les communales de 2014.
Et en ce qui concerne la présidentielle de 2012, le regroupement entend définir les critères du choix du candidat consensuel. Une démarche contraignante pour IBK qui se croit candidat naturel, sinon successeur naturel d’ATT. Une mentalité qui est certainement à l’origine de l’échec de la reconstitution de l’Adéma originelle. IBK aime répéter qu’il n’entend ni renoncer à son identité encore moins à son ambition fondamentale de conquérir la colline de Koulouba.
Les explications d’un tisserand
Contacté par nos soins, le chargé de communication du RPM, notre confrère Boubacar Touré a expliqué que le premier défi pour sa formation politique n’est pas de nouer une alliance, mais de se renforcer d’abord à l’interne. Car, pour lui, il faut d’abord résoudre l’équation des dissensions à l’interne avant de se projeter dans une alliance.
« Quand vous êtes suffisamment renforcés, vous partez en ce moment en position de force dans les négociations », a-t-il prêché. Il a rappelé que l’Adéma-PASJ n’a pas encore fini de penser ses plaies internes pour prétendre se lancer dans un jeu d’alliance et que le RPM et la Ruche ne partage pas forcement les mêmes ambitions.
« Depuis la création de notre parti, nous sommes restés fidèles à notre objectif qui est la conquête du pouvoir. Pour cela, nous avons participé à toutes les élections quelques soient les circonstances. Or, l’Adéma en 2007, a préféré mettre cette ambition entre parenthèse », précise monsieur Touré.
Concernant l’autre alliance qui entend s’ériger en Parti uni pour la République, le chargé de communication des Tisserands trouve qu’il y a lieu de douter d’une plate-forme dont l’objectif n’est pas clairement défini. De ses explications, on retiendra que le RPM est plutôt disposé à ce que la fusion des composantes soit réelle avant de plancher sur les futures échéances électorales.
« Comme son nom l’indique (Parti uni pour la République), on ne peut pas parler de parti uni et faire cas encore de listes communes. Si c’est pour un parti politique, on ne plus parler de listes communes, et c’est cette équation qu’il faut d’abord résoudre. Vous savez la principale difficulté d’un tel projet est l’abandon par les partis de leurs identités. Les partis politiques ont du mal à se débarrasser de leurs identités », a-t-il précisé.
Et quand on sait fait que le RPM est aussi un parti, on comprend pourquoi on soupçonne IBK et ses amis de vouloir obtenir coûte que coûte la fusion-absorption des autres en son sein, d’où son isolement.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Renouveau 27/01/2011