Jean-Claude Sidibé : le petit roi de la Fédération malienne de Basket-ball

Jean Claude Sidibé

En effet, Mohamed Salia Maïga n’est plus à présenter au public sportif malien, voire international, notamment dans le domaine du basket-ball. Pour ceux qui ne le savent pas, l’homme a fait ses preuves et n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Connu pour son dynamisme et sa rigueur dans le travail, il a remporté son troisième titre de champion d’Afrique de basketball U18 filles avec les Aiglonnes du Mali.

Ce grand tacticien s’est surtout illustré avec le Djoliba AC (son club de cœur) auquel il a permis de remporter plusieurs titres nationaux et internationaux. Entraîneur de la meilleure équipe régionale du Mali depuis la saison passée (Attar Club dames), Mohamed Salia Maïga avait la lourde tâche de conduire l’équipe nationale junior filles du Mali au Caire (Egypte). Là, la place de vice-championne est revenue à notre pays. Avec lui, l’équipe junior du Mali est revenue de Dakar avec le titre de vice-champion d’Afrique. Une fois de plus, il a relevé le défi en décrochant le 5ème titre de champion d’Afrique pour le Mali et son troisième personnel.

Et il a permis d’occuper la 12ème place sur 16 pays en Championnat du monde féminin U19, joué en Lituanie auquel ont pris part le Brésil, la Corée, la Russie et la Serbie, l’Argentine, l’Australie, le Japon et la Russie, le Sénégal, le Canada, les Pays-Bas, la France, la Lituanie, les Etats-Unis, la Chine. Comme on le voit, ce sont de grosses Nations de basket-ball.

Avec le remarquable travail abattu par Mohamed Salia, les résultats sont aujourd’hui là et parlent d’eux-mêmes. Est-il besoin de rappeler qu’il est le deuxième sélectionneur le plus titré de la catégorie junior après le Sénégalais Diop. Paradoxalement, aujourd’hui, on cherche à l’abattre, à anéantir tous ses efforts. Une ingratitude manifeste qui risque de nuire à notre basket-ball. C’est du moins ce que l’on peut dire au regard de la décision «sadique» du président de la Fédération malienne de basket-ball de limoger Mohamed Maïga. Rapproché par nos soins, l’homme dira sagement «qu’il n’est pas contre son limogeage puisque personne n’est éternel à un poste, mais que c’est la manière dont il est relevé de ses fonctions qui le choque».

En effet, c’est par le biais des supporters, donc dans la rue, qu’il a appris son limogeage, alors qu’il revenait de la Fédération. Où personne, notamment le président Jean-Claude Sidibé, n’a pas eu le courage de le lui notifier, encore moins de lui donner les raisons qui ont motivé cette décision. Surpris d’apprendre cela à travers les supporters, en homme sage, Mohamed Salia a joint au téléphone M. Sidibé pour en avoir le cœur net. C’est ainsi que le président de la Fmbb lui confirmera son licenciement. Sans autre commentaire.

La question qui brûle les lèvres est de savoir à quel dessein Jean-Claude Sidibé a ainsi agi. Y a-t-il une question d’égo, de règlement de compte, de coup bas, ou veut-il casser l’élan pris par notre basket-ball, une discipline qui a offert à notre pays plusieurs trophées, toutes catégories confondues ? La morale de cette histoire, c’est que les bons résultats ne protègent plus nos entraîneurs.

Au final, après la Fédération malienne de football qui est aujourd’hui en «flammes»-que le ministre des Sports Housséini Amion Guindo s’efforce à éteindre-, c’est une autre poudrière que Jean-Claude Sidibé est en train d’échafauder à la Fédération malienne de basket-ball. Il urge que nos plus autorités sportives, notamment le ministre Guindo et le président du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm), s’investissent pour éviter des déchirements au sein de la Fédération malienne de basket-ball.

Bruno E. LOMA

Source: Le Reporter 11/10/2015