Une guerre fratricide oppose désormais les premiers responsables du PDES, Ahmed Diane Semega, son 1er Vice président et le Président d’honneur Ahmed Sow. Tous les trois veulent être candidats à l’élection présidentielle de 2012. Mais le parti ne peut avoir qu’un seul porte-étendard. Comme on le sait, Bittar ne craint ni ne recule devant rien. Et ce n’est pas Semega et Ahmed Sow qui pourront le faire changer d’avis.
Pour arriver à ses fins, Bittar est prêt à tout, car il pense qu’il n’y a pas meilleur candidat que lui. Pour asseoir sa puissance, il a créé l’Union des Mouvements et Associations pour le Mali (UMAM). Et, déjà, certaines indiscrétions nous rapportent qu’il est prêt à quitter le PDES s’il n’est pas désigné candidat du parti. L’homme n’aime pas la défaite, même s’il faut pactiser avec le diable. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un regard sur son passé.
Au début des années 90, de son modeste poste de gérant à Bramali, il regardait déjà du côté des transports. Dans cette logique, il pouvait compter sur son beau-frère, San Zou, un mastodonte du transport et du carburant dans notre pays, qui avait ses quartiers en Commune VI du District. Un allié sûr. Bittar est devenu transporteur en héritant de N’Ga Transports, de feu Alassane Théra. Il établit sa gare routière sur un terrain dont le propriétaire, qui n’est autre que San Zou, prétendait construire une station service. Cela au grand dam de Youssouf Traoré, PDG de Bani Transport, dont les installations avoisinent la parcelle.
La gare routière de Bittar masquait celle de son concurrent Bani Transport. L’objet du titre de la parcelle était la construction d’une station service, mais Bittar réussira à s’installer, malgré les nombreuses plaintes du PDG de Bani Transport. La situation est restée inchangée jusqu’à la construction de la nouvelle gare routière Bittar, qui empiète sur le cimetière de Sogoninko et dont la mise en service est prévue dans les prochains mois. En attendant, Bani Transport reste masqué.
Fort de ce qu’il sait et de ce qu’il veut, l’opérateur économique se lance ensuite à la conquête de la CCIM, fermement tenue par de vieux renards, à l’image de feu Bakary Dossolo Traoré. Il triomphe encore, «oh! la main de Koulouba», pardon haut la main. Comme on le dit, l’appétit vient en mangeant. Le «plus chauve» des opérateurs économiques, sachant que la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali établit beaucoup de documents imprimés, monte son imprimerie personnelle au lieu de donner des marchés juteux à d’autres que lui.
Il côtoie désormais les grands du pays. Il va aussi tout faire pour tisser des relations avec Koulouba. Avec le soutien du prince du jour, il se croit fort et se lance sur le terrain politique en se portant candidat aux législatives de 2007 en Commune IV. C’est là qu’il va apprendre la grande différence entre le monde des affaires et la politique. Il subit une cuisante défaite, mais, sans se décourager, se dit que le moment n’est pas encore arrivé. Son nouveau challenge est la conquête du Conseil Economique, Social et Culturel. Cette fois-ci, c’est la bonne. Il bat l’ancien président de l’APCAM, Barou Tall et s’installe aux portes de Koulouba. Maintenant, c’est sûr, «je suis presque arrivé». Raison pour laquelle Bittar est prêt à tout, même si cela doit lui coûter un départ du PDES, pour être candidat en 2012. A suivre donc.
Youssouf Diallo
Le 22 Septembre 06/10/2011