L’ancien conseiller pour la Santé de Ceuta, l’une des deux enclaves espagnoles situées au nord de l’Afrique, a été placé en détention provisoire pour des faits présumés d’abus sexuels commis sur des enfants migrants, ont rapporté samedi des sources judiciaires et médias.
La télévision publique espagnole RTVE a précisé que l’arrestation de l’ancien responsable politique était en lien avec des mineurs marocains non accompagnés, qui séjournaient dans un centre d’accueil de la petite enclave.
Espagne : un ex-politicien accusé d’abus sexuels sur des migrants mineurs à Ceuta
Dans une décision rendue vendredi soir, un tribunal de Ceuta a ordonné que Javier Guerrero, médecin de profession, soit immédiatement placé en détention provisoire.
« La cour a décidé […] de placer Docteur Javier G. en détention provisoire sans caution pour des faits présumés de crime impliquant l’abus sexuel de mineurs », selon un communiqué du Tribunal supérieur de justice d’Andalousie, juridiction compétente dans l’enclave. « Le suspect […] n’a répondu qu’aux questions posées par son avocat. La justice va poursuivre ses investigations », ajoute le communiqué.
Enquête menée depuis plus d’un an
Aucun autre détail n’a été rendu public, mais M. Guerrero lui-même a précisé dans un tweet avoir été arrêté mercredi à son domicile, devant son épouse et ses enfants. Le quotidien « El Mundo » a précisé que cette arrestation faisait suite à une enquête menée depuis plus d’un an par la police de la Guardia Civil, commencée après la crise migratoire de 2021.
En mai 2021, plus de 10 000 personnes avaient traversé la frontière vers Ceuta, alors que les gardes-frontières marocains regardaient ailleurs, dont des centaines de mineurs non accompagnés.
Bien que la plupart des migrants aient été renvoyés dans les jours suivants, quelque 820 enfants et adolescents sont restés à Ceuta. Cette intrusion exceptionnelle était survenue dans un contexte de crise diplomatique majeure entre l’Espagne et le Maroc qui a depuis été résolue.
M. Guerrero a entamé sa carrière politique locale sous les couleurs du Parti Populaire de droite en 2015 et a été nommé chef de la santé à Ceuta en 2019. Il a démissionné de son poste en janvier 2021 après avoir admis avoir enfreint les règles de vaccination contre le Covid-19. L’an passé, il a quitté le Parti Populaire pour lancer sa propre formation politique, Ceuta Avanza.
Source: Sudouest.fr