Pour la première fois depuis le début de la crise, les experts ont noté vendredi une évolution encourageante à la centrale de Fukushima, dont quatre des six réacteurs ont été gravement endommagés par des explosions et des incendies. « La situation reste très sérieuse à la centrale. Mais il n’y a pas eu d’aggravation significative depuis hier », a déclaré Graham Andrew, conseiller spécial du directeur général l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIAE). La situation « ne s’est pas détériorée, ce qui est positif. Mais il est toujours possible qu’elle empire », a-t-il précisé.
A la mi-journée, plusieurs camions citernes équipés de canon à eau ont recommencé à déverser des dizaines de tonnes d’eau sur le réacteur 3 afin d’empêcher les barres de combustible d’entrer en fusion et éviter ainsi un accident nucléaire majeur.
Ces opérations entamées jeudi ont eu « un effet positif », selon un porte-parole de l’exploitant Tokyo Electric Power (TEPCO). « Notre priorité reste le réacteur 3 », a confirmé le porte-parole du gouvernement Yukio Edano.
Dans ce réacteur dont la structure externe a été détruite par une explosion d’hydrogène, la piscine de stockage du combustible usagé, située hors de l’enceinte de confinement, a été endommagée. Les barres entreposées doivent être constamment immergées sous peine de chauffer et d’entraîner des rejets radioactifs.
Objectif : rétablir l’électricité
Les opérations visent aussi à refroidir les réacteurs 1, 2 et 4 ainsi que la piscine de stockage de ce dernier. Tepco tente parallèlement de rétablir, avec des lignes électriques provisoires, l’alimentation en électricité de la centrale « afin de remettre en route les pompes refroidissant les réacteurs et de remplir les piscines ». Ces systèmes sont tombés en panne lorsque le séisme de magnitude 9 et le tsunami ont détruit les protections maritimes de la centrale construite dans les années 1970.
Si le Japon le demande, 450 militaires américains spécialistes du nucléaire se tiennent prêts à intervenir, a annoncé le commandant des forces américaines du Pacifique, qui s’est dit « prudemment optimiste » sur l’évolution de la situation. La France et la Russie ont également proposé leur aide.
Malgré une mobilisation sans précédent de 80 000 soldats et secouristes, les espoirs de retrouver des survivants se sont quasiment évanouis, d’autant qu’une vague de froid affecte la zone dévastée. Parallèlement, de nombreuses capitales continuaient à organiser le départ de leurs ressortissants présents dans la zone à risque et dans l’immense mégapole de Tokyo, située à moins de 250 km de Fukushima. Ceux qui ne quittent pas le Japon trouvent refuge dans le sud de l’archipel, notamment à Osaka, la deuxième ville du pays où, par exemple, l’Allemagne a installé une ambassade provisoire.
Par RFI / AFP 18/03/2011