Après un premier article fustigeant la gestion du Directeur Général de l’IOTA, ce dernier a apporté des éléments qu’il croit être suffisant pour démentir les allégations de mauvaise gestion portées contre lui dans les colonnes de votre journal. La réplique du Directeur Général, qui a valeur de droit de réponse dans le jargon journaliste, en rajoute, au contraire à la confusion. Il dit n’avoir connu ni d’Adam ni de Eve le Ministre Michel Hamalla Sidibé, de n’avoir pas mal géré le fonds COVID-19, de n’avoir pas de prime de logements encore moins d’avoir réalisé un puits à grand diamètre à son domicile privé. Pour se faire bonne conscience, notre interlocuteur dit avoir tellement fait pour la structure et que cette campagne de diffamation ne serait l’œuvre que des agents qu’il a empêché de tourner en rond. Comme il fallait s’y attendre, d’autres charges plus lourdes sont portées contre le Directeur général de l’IOTA. Ces charges concernent non seulement ses affinités avec l’ancien ministre Michel H Sidibé, en passant par les quatre commissions qu’il a créés dont il est membre de toutes les commissions, avec des primes faramineuses et surtout de la gestion clanique, avec les mêmes personnes dans la presque totalité de toutes les commissions. Il est reproché au DG de l’IOTA une gestion patrimoniale et clanique.
Le Directeur Général de l’IOTA, Dr Seydou Bakayoko nous a reçu dans son bureau après la sortie du premier article lui incriminant dans des malversations financières. Se désolant de n’avoir pas été consulté avant la sortie de l’article pour donner sa version des faits, il dit n’avoir ni l’intention de faire un droit de réponse encore moins de porter plainte, car, dit-il, « je suis un homme de paix ». Revenant néanmoins sur les faits qui lui sont reprochés, Dr Bakayoko les a niés en bloc. Réagissant à l’affirmation selon laquelle il doit son poste à ses relations personnelles avec Michel Hamalla Sidibé, Dr Bakayoko dira qu’il ne connaissait Michel ni d’Adam, ni d’Eve. Faux, rétorque notre source, qui affirme sans ambages qu’ils sont tous membres du Lions Club et que les lions ne se mangeant pas entre eux, l’un à la tête du ministère a nommé l’autre comme Directeur général. S’agissant du puits à grand diamètre pour la réalisation duquel il y aurait eu surfacturation, le Directeur de l’IOTA dira qu’il n’y a jamais eu de puits à grand diamètre chez lui et qu’il n’a qu’un forage qu’il a réalisé avant d’être Directeur général. Faux, pour notre source. S’il est vrai que ce n’est pas un puits à grand diamètre, mais force est de constater que le forage dont il fait allusion devrait être réalisé à la résidence du directeur sis au quartier du fleuve, mais qui a non seulement été détourné de sa destination initiale, mais aussi et surtout avait été surfacturé à plus de quatre millions, alors même que le puits aurait été réalisé à 1 million 500 milles. Concernant la gestion du Fonds COVID-19, Dr Bakayoko reconnait avoir reçu les 40 millions, mais pour la circonstance, il avait élaboré un plan d’utilisation et le montant a été réparti entre les agents qui le méritent. Selon notre source, la gestion de ce fonds comme tous les autres d’ailleurs est faite de façon opaque et avec un cercle restreint de gens qui lui sont fidèles. S’agissant des commissions qui sont au nombre de quatre, à savoir la commission AMO, la commission Pharmacie, la Commission Recettes et la Commission Conseil d’Administration, le Directeur Général dit n’avoir créé aucune commission et qu’il les a trouvées en place. Pour ce qui est de sa présence dans toutes ces commissions, avec des primes qui varient entre 225 mille et 320 milles par commission, Dr Bakayoko dira qu’il n’a rien changé et qu’il a trouvé cette tradition à l’IOTA. Selon notre source c’est une manigance sinon il n’est écrit nulle part dans les textes que le directeur doit figurer dans toutes les commissions avec des primes faramineuses. Ce qui est aberrant c’est que pour un personnel de plus de 200 agents, il n’y a que 13 ou 14 personnes qui sont dans toutes les commissions. Donc pour notre source, il y a bel et bien magouille.
S’agissant de la gestion des recettes mensuelles, le Directeur Général de l’IOTA dit n’avoir pris aucune décision en dehors de celle prise en réunion hebdomadaire et que cette gestion se passe de façon transparente. Selon nos informations sur les 50 millions de recettes mensuelles, les dépenses de l’IOTA ne dépasseraient pas les 20 à 25 millions et certains se demandent où va le reste du montant ? Les grandes poches de dépense sont les indemnités des agents et le carburant. S’agissant des marchés gré à gré, le directeur dira que le fournisseur bénéficiaire qui est Sékou Diawara, a été de tout le temps celui de ses directeurs prédécesseurs. Faux, M Diawara ne serait qu’un cordonnier qui a été fabriqué de toute pièce et à qui il donne juste une portion incongrue. Mieux encore, quand un marché dépasse les dix millions il doit y avoir appel d’offres, mais à l’IOTA pas d’appel d’offres et le bénéficiaire se trouve généralement être un non initié avec une société fictive.
En définitive, ce second article n’est rien d’autre que la confrontation de deux versions des faits qui sont reprochés à Dr Seydou Bakayoko. L’OCLEI étant saisie par une lettre anonyme aux fins de vérifier la gestion des deniers publics à l’IOTA, nous attendons les conclusions de ces vérifications. Nous promettons à nos lecteurs un autre article sur la gestion de l’IOTA, avec des décisions, des factures proforma, des listes des membres de différentes commissions avec leurs indemnités, et surtout la clef de répartition des ressources de l’IOTA.
Youssouf Sissoko