Invité d’honneur de Microsoft Afrique le Président Joachim Chissano au Mali

Né dans le petit village de Chibuto dans la province de Gaza, le 22 octobre 1939, Chissano intègre le Frelimo dans les années soixante, en devenant son représentant à Paris où il poursuivait  des études de médecine. Il participe aussi à la guérilla contre la puissance coloniale portugaise jusqu’à la Révolution des œillets en 1974 au Portugal qui sonne la fin des colonies africaines. Le 7 septembre 1974, les deux parties signent l’accord de Lusaka qui met en place une période de transition qui voit Chissano devenir Président du gouvernement provisoire le 20 septembre.

Le 25 juin 1975, le Mozambique accède à l’indépendance. Chissano devient ministre des Affaires étrangères du pays et un des personnages clefs du Frelimo alors parti unique de la République populaire du Mozambique. Chissano doit faire montre de talents de diplomate à la fois à l’extérieur du pays mais aussi à l’intérieur de son parti où les luttes entre diverses factions marxistes font rage. À la suite du décès (assassinat ou accident) du président Samora Machel le 19 octobre 1986, Chissano fait partie avec Armando Guebuza du comité central du Frelimo qui assure l’intérim à la tête de l’État. Le 6 novembre, il occupe la présidence de la République.

La chute de l’Union soviétique oblige à faire des avancées, le Frelimo doit renoncer à son statut de parti unique.   

En 1992, Joaquim Chissano apprend la technique de méditation transcendantale. Deux ans plus tard, il introduit cette méthode dans les écoles de l’armée et de la police : 16 000 soldats et 30 000 civils apprennent la technique avancée du vol yoguique. Chissano déclare : « J’ai d’abord pratiqué la méditation transcendantale sur moi-même, puis je l’ai introduite dans ma famille proche, étendu à mes ministres, à mes hauts fonctionnaires et à mon armée. Il en a résulté la paix politique et l’équilibre de la nature dans le pays. » 1

Dans les premières élections multipartites, en 1994, puis en 1999, le Frelimo garde le pouvoir devant l’ex-guérilla armée de la Renamo transformée en parti politique depuis la fin de la guerre civile.

Sa victoire en 1999 sur le candidat de la Renamo Afonso Dhlakama est le théâtre de contestations concernant la validité du scrutin et des menaces à un retour à la guerre civile.   

De juillet 2003 à  juillet 2004, Chissano est président de l’Union africaine.

Pour les élections législative et présidentielle de novembre et décembre 2004, Chissano ne souhaite pas se représenter. Le Frelimo choisit Armando Guebuza pour le représenter à l’élection présidentielle face au candidat de la Renamo, Alfonso Dhlakama. Guebuza est élu.  

Joaquim Chissano est nommé conseiller à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) en octobre 2005.   

Président du forum africain des anciens chefs d’Etat, en 2009, Joaquim Chissano accepte de faire partie du Prix pour la prévention des conflits, lancé par la Fondation Chirac. Il est également membre d’honneur de la Fondation Sergio Vieira de Mello, de l’Advisory Panel for Global Développent et la fondation Melinda et Bill Gates. Il fut le récipiendaire de la première distinction en 2007 de la fondation Mo Ibrahim pour son apport au leadership africain.

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Crise Malgache / Les derniers développements de la médiation du président Chissano

Pour résumer, trois points, dans cette lettre, attirent l’attention :    

4. (…) J’ai écrit, le 09 Juillet 2011, une lettre au Secrétaire Exécutif de la SADC, dans laquelle j’ai proposé : (i) l’organisation à Tana d’une cérémonie de signature de la Feuille de route au cours de la dernière semaine de Juillet 2011; (ii) la SADC se fera représenter à la cérémonie à un niveau politique approprié ; (iii) une liste des membres de la communauté internationale qui doivent être invités à la cérémonie et (iv) la réalisation d’une réunion du GlC-M en marge de la cérémonie de signature. Suite à cette lettre, le Secrétaire Exécutif de la SADC a commencé à entreprendre des consultations avec les dirigeants de la SADC, Commission de I’UA, les membres de la communauté international et les Autorités de fait Malgaches, sur l’organisation de la cérémonie de signature. A ce jour, le Secrétaire Exécutive de la SADC n’a pas encore complété les consultations pour trouver une date pour la cérémonie de signature. Donc, nous devrions attendre l’issue de ces consultations pour déterminer quand la cérémonie de signature aura lieu.    

5. L’équipe de médiation de la SADC est d’avis qu’actuellement, il n’ya pas de conditions techniques et politiques pour la tenue d’élections libres, justes et crédibles à Madagascar.     

L’équipe de médiation de la SADC estime que ces conditions techniques et politiques seront seulement établies à Madagascar après la mise en œuvre réussie de la Feuille de Route, notamment avec la conduite d’un processus électoral sous la supervision de I ‘Organisation des Nations Unies. Par conséquent, toute élection tenue en dehors du cadre électoral prévu dans la Feuille de Route ne peut pas et ne sera pas considéré libre, juste et crédible par la SADC et son Equipe de médiation ainsi que par la communauté internationale.      

6. L’équipe de médiation de la SADC est pleinement consciente que les mandats des Maires viennent d’expirer. Pour adresser cette question, l’équipe de médiation de la SADC propose que le Parlement de transition considère l’adoption d’une prolongation d’un an du mandat des Maires, afin que les élections municipales et régionales puissent seulement être tenues après la mise en œuvre de la Feuille de route qui permettra de créer les conditions techniques et politiques appropriées pour les élections libres, justes et crédibles à Madagascar.   

Recueillis par Jeannot Ramambazafy