Investiture URD/ Soumaïla Cissé : « il n’est pas question de rupture …mais de continuité »

 

L’accueil populaire de Soumaïla Cissé le matin a permis au candidat de prendre un premier bain de foule en boubou blanc, et aux couleurs du parti, avant celui plus enthousiaste du soir où le candidat arborait dans un costume sombre-cravate. Il fait un tour de la salle de spectacle Bazoumana du palais de la culture avant de prendre place aux côtés des invités dont des diplomates et d’anciens Premier ministres du Mali et de pays voisins. Parmi eux, Ousmane Yssoufou Maïga et Modibo Kéita du Mali, Cellou Dalein Diallo de la Guinée et Seyni Oumarou du Niger. Les représentants du Parti UMP (Union pour un mouvement populaire), du Cdp (Congrès pour la démocratie et le Progrès du Burkina Faso), l’Upr (Union Pour la République) qui est le parti de la majorité en Mauritanie et d’autres étaient aux côtés de Soumaila Cissé, le parrain de l’Urd à la conquête de Koulouba.

Quelques instants après, il redescendra pour rejoindre les autres membres du bureau du parti sur l’estrade, où il a reçu le fanion du parti des mains du président Younoussi Touré, un acte symbolisant la remise de l’objet confié. C’était le clou de l’évènement, un moment presque pathétique, avec des mots significatifs : « Soumaïla Cissé, candidat de l’Urd à l’élection présidentielle de 2012, au nom des militantes et des militants du parti, nous vous remettons ce drapeau pour nous représenter avec dignité, honneur… ».

Aussitôt ses mots prononcés, dans la salle, les portraits géants de Soumaïla Cissé se laissaient maintenant découvrir, de gestes simples,  les hôtesses avaient retiré les toiles aux couleurs du parti qui leur servaient de couverture, depuis le matin. Une page venait de se tourner, celle de Younoussi Touré à la tête du parti est finie. Younoussi Touré a été un homme de parole, « kalifa ka guèlè », (la chose confiée est sacrée) avait dit Soumaïla Cissé, le matin lors de son accueil populaire où il a tenu tout son discours en bamanakan. Le parrain qui était resté en dehors du pays, à la tête de l’Uemoa, pendant huit ans retrouve la tête de l’appareil politique qu’il a fondé après avoir quitté l’Adema. Une vingtaine de partis maliens ont été témoins de l’évènement à travers leurs représentants.  

Dans sa résolution lue par le président du parti, Younoussi Touré, la Commission d’Investiture a décidé d’approuver la proposition de candidature de Soumaïla Cissé et l’a investi comme candidat du parti à l’élection présidentielle de 2012. Selon le président du parti, le processus de désignation du candidat a été conduit démocratiquement à travers un choix unanime. Il n’a pas manqué d’éloge pour Samaïla Cissé rentré au pays après de bons et loyaux services, une mission bien remplie au service de l’Afrique et de la Nation malienne. Face aux enjeux actuels et aux multiples défis, notre pays a besoin d’un homme grandes ambitions comme le candidat choisi, a souligné Younoussi Touré. Pour lui l’Urd ne jette l’anathème sur personne et est prête à faire chemin avec tout le monde. « Si vous voulez aller vite, partez seul, mais si vous voulez aller loin, faites vous accompagner », a dit le président Touré de l’Urd.

« Programme pour un Mali  nouveau »     

L’ancien Premier ministre guinée Cellou Dalein Diallo a jugé pertinente la décision de désigner Soumaïla Cissé candidat, parce qu’humble, il a le sens de l’amitié et de la responsabilité. C’est un cadre qui a une maîtrise parfaite des questions de développement. « Je suis sûr qu’en souhaitant bonne chance à mon ami et frère, je souhaite aussi bonne chance au Mali », a dit Cellou Dalein Diallo de la Guinée. De son côté, pour l’ancien Premier ministre nigérien Seyni Oumarou, « on peut tout reprocher à Soumaïla Cissé sauf qu’il n’est pas compétent, intègre, digne et brillant ». Quant au représentant de l’Ump de France, il a parlé au nom du Secrétaire général de son parti et s’est adressé au candidat en ces termes : « le seul parti ami de l’Ump au Mali est l’Urd. Vous êtes l’homme de la situation ».   

Le candidat Soumaïla Cissé a réitéré auprès des représentants des partis politiques, son « engagement à collaborer avec toutes les forces vives de la nation pour une démocratie apaisée et un développement solidaire du Mali ». Il a salué les chefs religieux pour leur rôle éminent de régulateurs sociaux dans la stabilité et la paix au Mali. Le parrain a demandé au public de se tenir « debout pour saluer notre président, le président de notre parti, le président Younoussi Touré », pour la qualité de son leadership, son sens du consensus et du rassemblement, sa rigueur d’organisation et de discipline qui ont permis à l’Urd de s’imposer sur l’échiquier politique national, a-t-il déclaré. « En huit ans l’Urd s’est imposée comme la deuxième force politique du pays.   

« En me choisissant parmi tous les dignes et valeureux militants de l’Urd pour être votre candidat à l’élection présidentielle, j’ai conscience que la prestigieuse distinction que vous m’accordez ainsi constitue une lourde responsabilité. Votre choix, je l’accueille et l’accepte en toute humilité », a-t-il affirmé. Exercer le pouvoir, avec la seule volonté de servir le Mali, l’Afrique, et l’humanité, éradiquer la pauvreté et la misère au Mali le plus rapidement possible, seront l’objet de combat pour lui. Le candidat a décliné un pan de ce qui sera son programme, à savoir le « Programme pour un Mali nouveau » qui fera face aux multiples défis de l’emploi des jeunes, de la responsabilisation des femmes, de compétence, de développement économique et social, du changement face aux mutations en cours dans le monde, de sécurité, de l’approfondissement de la décentralisation, de l’intégration régionale, de l’éducation et de la culture, de la santé, de la bonne gouvernance, de la justice. Soumaïla Cissé s’est engagé à faire ce qu’il dit et à dire ce qu’il fait.

Le candidat de l’Urd doit ses trente ans de carrière à trois grands fils de ce pays, à savoir, feu Dr Bouba Sy, le Président Alpha Oumar Konaré et le Président Amadou Toumani Touré, selon lui. « Aujourd’hui plus qu’hier, je suis grâce à ces deux illustres Présidents, mieux outillé pour porter le Mali sur les voies de l’émergence. Aussi pour moi, il n’est pas question de rupture, encore moins d’une double rupture. Il s’agit d’un double continuité que j’assume comme un double héritage que je valoriserai avec engagement et patriotisme», a déclaré Soumaïla Cissé. Cette journée d’investiture a été agrémentée par les cantatrices Mah Kouyaté n°1 et Nahawa Doumbia.   

Boukary Daou

Le Républicain 19/09/2011