Ces aéronefs, selon les mêmes sources, avaient atterri à l’aéroport de cette localité, avant de déverser armes, véhicules et munitions au profit des forces d’occupation. Sans compter les soutiens en pétrodollars provenant de la manne gazière et pétrolière de l’émirat. Des informations qui furent naturellement démenties par les autorités qataris, celles-ci arguant que leur intervention s’inscrivait dans le cadre de l’humanitaire, via le Croissant Rouge du Qatar. Cette position sera également affichée par les mêmes autorités à la faveur de la première sortie du Président de la Transition malienne, Dioncounda Traoré.
Seulement voilà: les derniers événements du brûlant dossier du Nord Mali inciteraient plutôt à douter de la bonne foi de la partie qatarie. En effet, après les tirs de sommation à l’arme lourde effectués lundi 7 janvier par l’armée malienne, pour stopper la progression des jihadistes qui se dirigeaient sur sa base, la très tristement célèbre chaîne de télévision Al Jazeera n’a pas hésité à diffuser sur ses antennes l’information selon laquelle, à l’issue de ladite opération, 12 militaires maliens auraient été faits prisonniers par les narco-jihadistes. Une information démentie de la façon la plus cinglante par le ministre de la Défense du Mali, le Général Yamoussa Camara, qui a déclaré sur les ondes de RFI qu’on ne saurait nullement parler de prisonniers, pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas eu d’accrochage entre les deux parties.
Il a saisi cette occasion pour assurer que des renforts avaient été acheminés sur le front et que les soldats maliens tenaient bien leurs positions. Des assurances qui tranchent avec l’information balancée par Al Jazeera. Cela s’appelle tout simplement de l’intox, certainement destiné à saper le moral de l’adversaire, c’est-à-dire des Maliens, dans le cas d’espèce. Il est vrai que la guerre psychologique est un élément important de la stratégie globale de confrontation.
Cette fausse information, véhiculée à dessein par la chaîne de l’émirat, trahit la complicité du Qatar avec les narco-jihadistes du Nord Mali. Au lieu de continuer à montrer piteusement à la face du monde le triste spectacle de sa division, notre classe politique (toutes chapelles confondues) ferait mieux d’opter sincèrement pour l’union sacrée en vue de défendre la patrie en danger. Comme l’a dit un homme politique, il faut d’abord chercher à éteindre l’incendie qui s’est déclaré dans la maison commune, au lieu de chercher à savoir qui a mis le feu. Cela relève du bon sens, d’autant que l’incurie de l’élite politique, intellectuelle et militaire du Mali n’a pas peu contribué à la crise dans laquelle notre pays se débat actuellement.
Quand finiront-ils par comprendre que leurs divisions ne font que l’affaire des seuls ennemis du Mali, en premier lieu les narco-jihadistes, qui se font aujourd’hui de plus en plus menaçants?
Yaya Sidibé, Journaliste indépendant
Le 22 Septembre 2013-01-09 22:04:1022:04:11
