L’information a été donnée le mardi 4 septembre 2012 par Jean Félix Pagano, représentant spécial de la France pour le Sahel. C’était à l’issue d’une visite qui l’a conduit successivement à Bamako, Abidjan puis Ouagadougou. Selon ces propos sur les antennes de la BBC, «cette journée a été marquée par un développement significatif, puisque nous venons d’Abidjan, le président Ouattara nous a informé que le président Traoré avait formellement adressé une requête à la Cédéao, pour apporter une contribution de nature militaire à la stabilisation du pays et surtout à la reconquête du nord. Il s’agit là, d’un développement important dont nous avons examiné avec le Président Compaoré le développement possible. Je comprends que le Président Ouattara, en tant que Président en exercice de la Cédéao, entend procéder aux consultations prévues par cette organisation sur la base de cette requête, de voir avec les autres Etats membres de la Cédéao, ce qu’il convient d’en faire ».
Pour le représentant spécial de la France pour le Sahel, l’idée est de voir en quoi la Cédéao elle-même, peut apporter une réponse. Il est clair aussi que l’Union Africaine sera, à un moment ou à un autre saisie, précise-t-il. Et puis, il appartiendra aux institutions et aux instances africaines de voir à quel moment ils tenteront de transmettre cette question au Conseil de sécurité. Il est clair que dans cette affaire, il n’y a pas de compétence exclusive et que les différentes instances peuvent, doivent et devront travailler en étroite coopération les unes avec les autres, selon Jean Félix Pagano. Mais, il y aura nécessairement une forme de distribution des tâches et de répartition du travail.
Le ministre ivoirien de l’intégration africaine, Ali Coulibaly, confirme à RFI qu’un émissaire du Président Dioncounda Traoré est arrivé le mardi 4 septembre 2012 à Abidjan pour transmettre le précieux courrier. Dans la lettre, Dioncounda Traoré précise que l’aide de la Cédéao pourrait se matérialiser de la façon suivante : Sécurisation des institutions de transition, Renforcement des capacités anti-terroristes et des moyens techniques, Réorganisation des forces armées du Mali, Restauration de l’intégrité territoriale du Mali. La Cédéao est disposée à envoyé 3300 soldats pour aider notre pays à stabiliser les institutions de la transition et à recouvrer l’intégrité territoriale sous mandat de l’ONU.
La question de cette intervention avait connu des blocages entre les états major de la Cédéao et l’armée malienne. Notamment sur l’envoi d’un contingent à Bamako pour sécuriser les institutions de la transition. Au regard de cette requête, telle que formulée par le Président de la République, on est en droit de croire que la partie malienne a donné satisfaction à la Cédéao sur les différents contours de cette force d’intervention. Face au développement des évènements de ces derniers temps caractérisés par l’occupation de la ville de Douentza par le Mujao, on se demande si notre pays a encore d’autres choix que de se plier aux exigences de l’institution sous régionale sur la question.
Le FDR se félicite
Le Front Uni pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR) s’est félicité de la décision du Président de la République de saisir la CEDEAO, l’Union Africaine et les Nations Unis pour une intervention militaire dans le nord Mali. Dans une déclaration de ce 5 septembre déposée à notre rédaction, le FDR a remercié le Président de la République pour cette décision et l’a exhorté à suivre avec diligence auprès de ses instances cette requête.
« Le FDR invite la CEDEAO, l’Union Africaine et les Nations Unies à traiter rapidement cette requête tant attendue aux fins d’intervention des forces africaines pour aider notre armée à libérer le territoire national. Le FDR demande enfin au gouvernement du Mali, à l’armée malienne et à l’ensemble du peuple malien de se mobiliser autour du Président de la République, pour la libération des territoires du Nord dans les meilleurs délais », précise la déclaration. « Le FDR réitère son soutien à l’armée malienne dans sa mission régalienne de défense de l’intégrité territoriale du Mali », indique la déclaration.
Le 3 septembre, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république (FDR) avait, dans une déclaration du 3 septembre, demandé au Président de la République d’adresser, sans délai, à la CEDEAO, à l’Union Africaine et aux Nations Unies la requête aux fins d’intervention des forces africaines, pour aider l’armée malienne à libérer le territoire national. Cette déclaration du FDR faisait suite à l’occupation samedi dernier de la ville de Douentza par le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Abdoulaye Ouattara
B. Daou
Le Républicain Mali 06/09/2012