Depuis l’éclatement de la crise en Libye, ce sont 6 693 Maliens qui sont rentrés au bercail grâce à une opération de rapatriement organisée par le gouvernement malien en partenariat avec l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM). De l’aéroport international de Bamako Senou, ils sont reçus à la Protection civile de Sogoniko. Il s’agit juste d’un lieu de transit pour leur permettre de passer la nuit pour ceux qui habitent loin. Mais en plus l’OIM a consenti à leur donner 5000 Fcfa, juste pour leur permettre d’arriver à la maison, nous explique une source proche du dossier. Les raisons ? Les rapatriés revendiquaient leurs bagages qui seraient restés en Libye ou à Djerba.
Pour certains, il y a des sommes importantes que leurs sacs restés derrière contiendraient. Ils sont nombreux à venir sans bagages à cause du surnombre et de l’urgence pour chacun de venir. Alors la priorité étant donnée aux personnes, les bagages devaient attendre. Pour un Airbus contenant plus de 200 personnes, il est bien normal que tout le monde ne peut pas y entrer avec tous ses bagages. « Munis de leurs coupures (talons) d’enregistrement, on leur a dit de rentrer chez eux et qu’ils seront informés dès que les bagages seront à Bamako ».
Mais ils ne veulent rien entendre et ce sont quelque 400 personnes restées à la Protection civile qui ont manifesté ce samedi 19 mars. Certains soutenaient qu’on leur doit de l’argent, 50 000 Fcfa/ personne qui aurait été accordé aux rapatriés par l’Union européenne. Faux, selon des sources gouvernementales, rien d’autre au-delà des 5000 Fcfa accordés par l’OIM comme frais de taxi. Il n’est pas prévu de les héberger encore moins de les nourrir, précise-t-on.
Informé, alors qu’il était alité, le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Aliou Badra Macalou, s’est déplacé à la Protection de civile malgré un avis défavorable de son médecin traitant. Il viendra prendre langue avec les insurgés. Son coup de fil à Djerba en présence de ceux qui, trois heures avant, s’étaient transformés en casseurs les a rassurés. La ministre a en effet demandé et obtenu que les bagages des Maliens rapatriés soient acheminés sur Bamako le plus tôt possible. La rencontre avec le ministre s’est bien terminée et a été appuyée par une demande de pardon des manifestants.
B. Daou
Le Républicain 21/03/2011