Les cas d’insuffisance rénale sont de plus en plus fréquents dans nos établissements sanitaires, selon les témoignages de beaucoup de médecins. Et malheureusement, le diagnostic arrive souvent trop tard dans un pays où la dialyse n’est pas accessible à la majorité des malades à plus forte raison une greffe de reins.
«L’insuffisance rénale est en train de devenir un tueur silencieux qui fait un véritable ravage au Mali. Nous recevons beaucoup de malades en provenance des sites d’orpaillages. Malheureusement, quand ils arrivent, il n’y généralement plus rien à faire parce qu’ils sont en phase terminale» !
C’est ce que nous a confié récemment un néphrologue. Le spécialiste lie cette inquiétante recrudescence à l’alimentation (cubes d’assaisonnement, engrais et pesticides dans les aliments…) et aussi à une hausse du diabète et des maladies cardiovasculaires. Les reins sont deux organes en forme de haricot (12 cm de long environ), chacun ayant la taille d’un poing, situés juste en dessous de la cage thoracique de chaque côté de la colonne vertébrale.
Chaque jour, les reins filtrent plusieurs litres d’urine, les déchets et l’excès de liquide afin d’empêcher l’accumulation de déchets dans le corps. Ils maintiennent les niveaux d’électrolyte stables et produisent des hormones qui aident à réguler la pression artérielle, produisent des globules rouges et maintiennent la solidité des os. Des reins en bonne santé sont essentiels au bon fonctionnement de tout le corps. Les dommages aux reins peuvent souvent passer inaperçus, il est donc important de prendre des mesures préventives pour assurer la santé de vos reins.
L’insuffisance rénale désigne à la fois une diminution de la fonction rénale et la maladie rénale (néphropathie), quand la fonction rénale est sévèrement altérée. L’insuffisance rénale est dite «aiguë» si le dysfonctionnement des reins est transitoire et réversible. Et elle est dite «chronique» quand la maladie rénale en cause est irréversible, sans possibilité de guérison.
L’insuffisance rénale est d’évolution progressive et longtemps silencieuse. Elle apparaît lorsque la capacité de filtration du sang par les reins devient insuffisante : les déchets et les liquides s’accumulent alors dans l’organisme.
La fonction rénale supplantée par une dialyse ou une transplantation rénale
Le processus de fonctionnement de ces organes vitaux est normalement très efficace. Ainsi, tout le sang du corps humain est filtré par les reins en 30 minutes et les reins filtreraient au total 170 litres de sang par jour. En dehors de cette épuration du sang, les reins servent aussi à maintenir la pression artérielle grâce à la sécrétion d’une protéine appelée la «rénine», à équilibrer le milieu intérieur pour le bon fonctionnement des organes et des muscles, à rendre la vitamine D plus active (un alpha-hydroxylation) et à produire une substance appelée «érythropoïétine» qui est indispensable à la fabrication des globules rouges par la moelle osseuse.
Si la dysfonction est importante, mais pas complète, la maladie peut être stabilisée. Si l’insuffisance rénale est majeure, la fonction rénale peut être supplantée par une dialyse ou une transplantation rénale. La dialyse permet de filtrer le sang dans un circuit dérivé, avec un filtre extérieur à l’organisme.
La maladie rénale est généralement irréversible, sans possibilité de guérison. Son évolution naturelle est plus ou moins lente, pouvant aller jusqu’à la perte totale de la fonction rénale. On parle alors «d’insuffisance rénale terminale», nécessitant un traitement de suppléance par dialyse et/ou greffe de rein. Il existe cinq stades de la maladie jusqu’au stade terminal auquel la capacité de filtration est inférieure à 15 % de la normale pour l’ensemble des reins.
Le risque d’évolution vers le stade terminal est faible si l’insuffisance rénale est dépistée à temps. Ainsi, l’insuffisance rénale chronique terminale est plutôt rare car elle ne touche qu’une personne sur 1000. La maladie est rare avant 45 ans mais sa fréquence augmente avec l’âge, notamment après 65 ans. Elle devrait encore augmenter dans les années qui viennent en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation du diabète, deux causes majeures d’insuffisance rénale. Une autre raison de l’augmentation de sa fréquence est liée à l’amélioration de la survie des malades transplantés et dialysés.
Moussa Bolly
L’insidieuse insuffisance rénale chronique
Les signes peuvent différer selon que l’installation de l’insuffisance est rapide (insuffisance rénale aiguë) ou progressive (insuffisance rénale chronique) et selon que l’insuffisance rénale est modérée ou sévère.
En cas d’insuffisance rénale aiguë, la maladie peut se révéler par des douleurs lombaires, des anomalies de coloration des urines qui peuvent être rouges ou brunes, un gonflement des paupières le matin ou des jambes le soir (œdème) où il est bilatéral, blanc, mou et prenant la marque des chaussettes ou du doigt (prenant le godet).
La crainte est le blocage complet des reins et l’arrêt de la sécrétion des urines (anurie) qui est associé à l’absence d’envie d’uriner. Chez certains malades, la quantité d’urine est diminuée mais partiellement conservée (insuffisance rénale aiguë à diurèse conservée), mais leur composition est cependant anormale car les unités fonctionnelles des reins, laissent passer l’eau mais sont incapables de correctement filtrer le sang.
En attendant la reprise des urines (reprise de la diurèse), il est parfois nécessaire de dialyser temporairement les malades. L’accumulation des déchets peut donner d’autres signes digestifs (nausées, vomissements…), neurologiques (maux de tête, confusion, agitation, voire coma), cardiovasculaires (hypertension, troubles du rythme cardiaque, insuffisance cardiaque, œdème aigu du poumon) ou sanguins (anémie, hémorragies, purpura…).
L’insuffisance rénale chronique est une maladie dont le début est insidieux, d’évolution progressive et qui est longtemps silencieuse. Elle est le plus souvent découverte fortuitement à l’occasion d’une prise de sang (élévation de la créatinine ou créatininémie et baisse de la clairance de la créatinine), d’une analyse d’urine qui peut montrer la présence de protéines (protéinurie) ou de sang (hématurie) dans les urines, généralement dans le cadre du bilan d’une hypertension artérielle.
A un stade plus avancé (insuffisance rénale sévère ou terminale), l’insuffisance rénale chronique peut se révéler le plus souvent par une hypertension artérielle ou une baisse du nombre de globules rouges qui sont de taille normale (anémie normocytaire), ce qui peut entraîner une fatigue et un essoufflement à l’effort.
Puis peuvent survenir des complications neurologiques sous forme de troubles de la sensibilité, de troubles osseux qui se traduisent par une déminéralisation des os et un retard de croissance chez l’enfant, et de troubles cardiovasculaires : insuffisance cardiaque secondaire à une rétention de sodium et troubles du rythme secondaires à une rétention de potassium dans le sang avec hyperkaliémie. Des démangeaisons et une peau sèche sont également des signes cliniques fréquents à ce stade.
Dans l’insuffisance rénale chronique, l’âge est un facteur de risque majeur, ainsi que les autres facteurs de risque cardiovasculaire (tabagisme, obésité) et l’insuffisance cardiaque. L’insuffisance rénale chronique est surtout actuellement provoquée par des maladies, le diabète et l’hypertension, qui entraînent une obstruction des petits vaisseaux sanguins qui «nourrissent» les unités fonctionnelles du rein (microangiopathie), obstructions qui aboutissent progressivement à un déficit de nutrition des structures du rein (« ischémie ») et à la destruction de façon irréversible des différentes unités fonctionnelles rénales.
M.B
COMMENT BIEN PRENDRE SOIN DE SES REINS
Des tissus rénaux susceptibles d’être endommagés réparés pendant le sommeil
Voici une liste de huit habitudes courantes conseillées par des néphrologues que vous ne réalisez peut-être pas, qui exercent une pression importante sur vos reins et peuvent entraîner de graves lésions rénales au fil du temps.
- Ne pas boire suffisamment d’eau
L’une des fonctions importantes des reins est de filtrer le sang et d’éliminer les toxines et les déchets susceptibles de nuire au corps. Lorsque vous ne buvez pas assez d’eau, ces toxines et ces déchets commencent à s’accumuler, causant de graves dommages.
- Consommer trop de sel
Le corps a besoin de sodium pour fonctionner correctement, mais un excès de sodium peut causer des dommages. La plupart des gens en consomment trop, ce qui peut faire augmenter la pression artérielle et stresser les reins.
- Retenir de l’urine
Cela peut sembler étrange, mais presque tout le monde le fait. L’impulsion vient souvent lors d’une promenade en voiture, au milieu d’un appel téléphonique ou lorsqu’il n’y a pas de toilette à proximité. Une rétention régulière de l’urine augmente la pression, ce qui peut entraîner une insuffisance rénale. Quand la nature appelle, il vaut mieux écouter.
- Consommer trop de café
Le café contient de la caféine et la caféine peut augmenter la tension artérielle et stresser davantage les reins, tout comme le sel. Au fil du temps, une consommation excessive de café (ou de caféine, telle que des boissons énergisantes) peut endommager les reins.
- Consommer trop de protéines d’origine animale
Consommer un excès de protéines animales (en particulier de viande rouge) augmente la charge métabolique sur les reins. Plus on consomme de protéines animales, plus les reins doivent travailler fort, ce qui peut causer du stress et des dommages aux reins.
- Consommer trop d’alcool
Consommer trop d’alcool ne nuit pas seulement au rein, mais aussi au foie. La plupart des gens consomment un verre de vin ou une bière ici et là, mais plusieurs verres par semaine peuvent augmenter les risques de lésions rénales. L’alcool met les reins et le foie à rude épreuve.
- Abus d’analgésiques
Les médicaments en vente libre et les médicaments sur ordonnance sont couramment prescrits pour soulager les douleurs, sans se soucier des effets secondaires néfastes qui peuvent en résulter. L’utilisation excessive ou abusive d’analgésiques peut entraîner de graves dommages aux reins et au foie.
- Se priver de sommeil
La privation chronique de sommeil est liée à de nombreux problèmes de santé, notamment les maladies du rein. Le corps travaille pendant son sommeil pour réparer les tissus rénaux susceptibles d’être endommagés. Par conséquent, priver le corps de sommeil rend la guérison plus difficile.
M.B