Deux accidents graves, les 1er août et 18 octobre 2010, ont entraîné la mort de près d’une cinquantaine de personnes sur l’axe Bamako-Ségou. Ce bilan n’est que l’indicateur récent de la dangerosité d’une route fréquenté par près de 3000 véhicules par jour. Le ministre de l’équipement et des transports, Ahmed Diane Séméga, a rappelé que cette route constitue l’axe «le plus accidentogène du Mali».
Le ministre de l’équipement et des transports, Ahmed Diane Séméga, en compagnie de son homologue de la sécurité intérieure et de la protection civile, Sadio Gassama, a lancé, le 27 décembre 2010 à Ségou, la 8ème édition de la Semaine nationale de la sécurité routière. La situation préoccupante de l’axe justifie le choix de la capitale des balanzans pour abriter cette édition de l’année du cinquantenaire. L’événement a réuni plus d’un millier de personnes dans la salle Mieru Bah. La société civile, les services de l’administration au niveau régional et plusieurs personnalités de la ville dont le président de la commission du cinquantenaire, Oumar Hamadoun Dicko, ont pris part à cette cérémonie.
L’initiative de la semaine nationale de la sécurité routière est de rappeler le danger social et économique que constitue l’insécurité routière au Mali. Les accidents de la route ont fait, de 2006 à 2009, 38 465 victimes. La tendance a été légèrement à la baisse en 2009 mais le ministre Séméga reconnaît que la situation a atteint une recrudescence très préoccupante. «L’analyse de cette situation fait ressortir que plus de 60 % des victimes sont des usagers des engins à deux roues et près de 50 % des jeunes», a-t-il expliqué. Mourir jeune est très difficile à vivre pour les parents de la victime, témoigne une dame dans un documentaire réalisé sur la problématique de l’insécurité routière. Elle a vécu l’expérience désastreuse qui d’ailleurs est le lot quotidien de centaine de familles au Mali. Vitesse excessive, surcharge, état dégradant de certaines routes, absence de casque à la tête, téléphone au volant, prise d’excitant, ignorance ou non respect des règles élémentaires de la circulation, etc., les raisons sont nombreuses pour expliquer ce gravissime phénomène.
Le gouvernement s’engage à s’acquitter de sa part de responsabilité. Un programme d’action multisectoriel de lutte contre l’insécurité routière a été adopté en 2008, une agence nationale de la sécurité routière (ANASER) a été créée en 2009. Cette agence a mis en œuvre des initiatives qui prennent en compte les risques liés à l’usage des engins à deux roues, à l’usage du téléphone au volant, à l’état défectueux des véhicules et les risques encourus par les scolaires sur les chaussées. Aussi, un numéro vert, le 112, a été mis à la disposition du public pour la dénonciation des comportements à l’encontre du code de la route. Le ministre Séméga a d’ailleurs félicité le personnel de cette structure dirigé par Mamadou Koné. Mais le grand problème reste le changement de comportement des usagers de la route.
L’une des inconnues est de savoir si les autorités sécuritaires du pays s’engageraient dans l’application efficiente des mesures répressives aux contrevenants des principes du code de la route. En tout état de cause, le thème de cette 8ème édition de la semaine nationale de la sécurité routière est «Tolérance zéro dans la lutte contre l’insécurité routière». Et le message sonne comme un avertissement.
Seydou Coulibaly