Pas plus tard qu’hier jeudi, un communiqué du gouvernement malien du 2 avril 2015, fait état de « tirs de roquettes sur le camp de la Minusma à Ansongo et affrontements à Boulkessi entre l’armée malienne et des assaillants ».
Les positions des Forces Armées Maliennes (FAMA) à Boulkessi vers la frontière du Burkina Faso ont été attaquées par des assaillants terroristes dans la matinée du mercredi 1er avril 2015. « Les FAMAs ont repoussé l’attaque et récupéré du matériel de guerre. On enregistre trois morts et deux prisonniers du côté des assaillants. Il n’y eu aucune perte dans les rangs de nos forces armées », précise le communiqué. Le Gouvernement de la République du Mali a appris également avec consternation que le Camp de la MINUSMA et de Barkhane, situé entre Monzonga et Zakoyra sur la route d’Ansongo, a fait l’objet de tirs nourris à l’arme lourde le mercredi 1er Avril 2015. Dans la même zone, un enfant a trouvé la mort suite à l’explosion d’une mine piégée, indique le communiqué signé par le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Dr Choguel Kokalla MAIGA.
« Le Gouvernement de la République du Mali s’indigne devant cette recrudescence de la violence et la grave dégradation de la situation sécuritaire et saisit l’occasion pour en appeler à la Communauté Internationale et à la médiation internationale afin qu’elles usent par tous les moyens pour emmener les Mouvements armés de la Coordination à parapher et signer l’Accord du 1er Mars 2015 », indique le communiqué.
Selon studiotamani.org, une source sécuritaire a indiqué que du côté des forces armées maliennes, « deux véhicules ont été légèrement endommagés » et deux militaires qui étaient à bord, « ont été très légèrement blessés ». Une source sécuritaire au sein de la Minusma a, de son côté, fait état d’un « très violent accrochage » survenu mercredi dans la même zone, « à un peu plus de 200 km de Douentza » au nord-est de Mopti. Selon cette source, les combats, qui ont cessé le mercredi en fin d’après-midi, ont opposé « l’armée malienne et une bande de criminels armés qui sèment la terreur sur les populations civiles d’une partie du nord du Mali ». L’armée était intervenue dans la même zone il y a deux mois, a indiqué une source militaire malienne, sans plus de détails. Pour certains observateurs, cet accrochage entre l’armée et les bandits était prévisible. En effet cette localité était devenue « une zone de non droit et de persécution sur les populations civiles ».
Bamako – Concernant la capitale, les habitants de Bamako ne sont pas prêts à oublier l’attentat terroriste dans la nuit du vendredi au samedi 7 mars 2015, tuant cinq personnes, deux expatriés (Français et Belge) et trois Maliens, dont un policier en exercice. Pour la première fois dans l’histoire du Mali, des terroristes commettaient en plein cœur de la capitale un tel attentat. Le samedi, l’attentat a été revendiqué par le groupe islamiste Al Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, groupe islamiste allié à Al-Qaïda. Cet attentat qui survient en moins de deux mois après la tentative d’assassinat du Général Ould Meidou, par deux hommes à moto, qui ont tiré sur lui, trois coups de fusil automatique, devant sa porte à Bamako, achève de terroriser les populations maliennes. Au même moment, la découverte d’une cache d’armes à Samanko dans la périphérie de la capitale, ainsi d’un camp d’entrainement des malfaiteurs, sont des illustrations parfaites de l’insécurité débordante qui échappe à tout contrôle des autorités maliennes. En outre, la présence de la mission onusienne ne semble être d’aucune dissuasion aux yeux des forces du mal. « Cette situation vient nous rappeler le contexte d’insécurité grandissante dans lequel le pays plus précisément les grandes villes et Bamako sont plongés.
Des mesures idoines doivent être prises au sommet de l’Etat pour endiguer ce phénomène », mettait en garde notre confrère Le Combat.
Dans sa parution du 2 mars 2015, le bihebdomadaire La Sentinelle, a décrit comment « trois individus armés » ont ouvert le « feu sur la foule aux abords du marché rose » de Bamako, occasionnant « sept blessés » et une « panique généralisée à Bamako ».
Tombouctou
Selon l’Amap Tombouctou, des individus armés ont enlevé mardi [31 mars] aux environs de 11h30 un véhicule de loué par l’ONG Welthungerhilfe (projet MLI 1076) à une vingtaine de km de Tombouctou, sur la route de Goundam, précisément dans la zone de Tintelout. Les agents de cette ONG allemande se rendaient en mission de paie des populations dans le cadre de son programme « Cash for work » dans les communes de Douekiré, Goundam et Tonka. A bord de la voiture, il y avait le chef de mission, un assistant, le chauffeur propriétaire du véhicule. Ils avaient par devers eux une somme de 8,56 millions de Fcfa destinée à la paie et une autre de 430 000 Fcfa pour les frais de mission.
A peine 20 km parcourus, des individus armés ont obligé le chauffeur à stopper en tirant des coups de feu. Deux jeunes hommes d’une vingtaine d’années, bien armés, leur intimèrent de descendre de la voiture. Les mains liées derrière le dos, le chauffeur et l’assistant furent mis dans le coffre. « Les populations de la Cité des 333 Saints ont du mal à comprendre que les FAMA et la MUNISMA ne soient pas en mesure de mettre fin aux actes de banditisme perpétrés fréquemment sur l’axe Tombouctou-Goundam. Selon certaines estimations, au cours d’un trimestre, environ 22 véhicules ont été enlevés sur ce tronçon. Jusqu’ici, les coupeurs de route opèrent en toute quiétude. Si rien n’est fait, cette situation finira par asphyxier la ville de Tombouctou du fait de l’arrêt du trafic avec les cercles de Goundam, Diré et Niafunké. Les organisations humanitaires pourraient plier bagages, privant les populations de leur précieuse assistance », écrit l’Amap (L’Essor).
Par ailleurs, « dans les rangs de la Coordination des mouvements de l’Azawad, des manœuvres sont en cours en vue d’une large représentativité des séparatistes dans la région de Tombouctou. Après Ber, Salam, Foïta, Fassala, ils viennent d’investir Hassi Al Abiad », selon L’Indépendant du 2 mars. Non seulement les rebelles refusent de parapher l’Accord d’Alger, mais en plus ils poursuivent leur implantation dans plusieurs secteurs du nord du Mali, indique le confrère. « Après l’occupation de Fassala et de Foïta, non loin de la frontière mauritanienne par le MNLA, c’est au tour du haut conseil unifié de l’Azawad (HCUA) la véritable force rebelle de Kidal, de se lancer dans une occupation de l’espace. En témoigne la tournée effectuée, la semaine dernière, par une délégation de ce mouvement constitué de jihadistes recyclés à Hassi Al Abiad, dans la région de Tombouctou. Le HCUA a profité de l’occasion pour y installer l’une de ses bases. Des habitants de la communauté Bellah ont été enrôlés de force pour en faire partie. A Hassi Al Abiad, le HCUA a été rejoint par des Touaregs proches d’AQMI », selon le journal.
Cependant un camion du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été attaqué, lundi 30 mars dans le nord du Mali, et son chauffeur a été tué, ainsi qu’un employé du CICR blessé. Des hommes armés ont ouvert le feu sur le véhicule qui se dirigeait de Gao vers la capitale nigérienne, Niamey, pour aller chercher du matériel médical. L’attaque qui s’est produite à une quarantaine de kilomètres de Gao, et suite à laquelle le CICR a suspendu ses activités, a été revendiquée par le Mujao.
Niafunké-
Cinq membres d’un cortège de mariage et la nouvelle mariée ont été retrouvés ligotés et morts égorgés, le lundi 9 mars. Le cortège de mariage comprenant six membres dont la nouvelle mariée avait quitté le village le même jour. Mais à Tonka, ils étaient toujours attendus. Dès lors, c’était la panique car, la zone est infestée de bandits armés qui n’hésitent pas à tuer pour le simple plaisir de le faire. Le mois de mars a été particulièrement sanglant. Les villages de Kassoun, Niodougou, Dogo, Sambani ont tous reçu des visites d’hommes armés avec des fortunes diverses, les assaillants en plus d’emporter des biens se donnent souvent la liberté de tuer des innocents.
Mauritanie, Camp Mberra
Selon Dunes-Voices-Info, les mouvements islamistes recrutent des enfants soldats parmi les réfugiés maliens. Les enfants maliens réfugiés au camp de M’berra perdent leur vie pour que les groupes islamistes au Nord Mali combattent les gouvernements des pays limitrophes. Ils sont recrutés par les groupes armés actifs dans le Nord du Mali. Ils sont tués dans leurs combats et attentats, écrit Dunes Voices Info.
B. Daou
Source: Le Républicain-Mali 03/04/2015