Le Mali baigne dans un climat d’insécurité totale : insécurité publique, insécurité sanitaire, insécurité alimentaire, insécurité environnementale, insécurité politique, etc. Et la forme d’insécurité la plus pressante du moment est l’insécurité publique, avec la recrudescence des agressions de toutes sortes et des meurtres. Aujourd’hui, à Bamako, personne ne peut se rassurer d’être en sécurité où qu’il soit, jusque dans sa propre chambre. La dernière en date, hier jeudi 27 octobre, en plein centre-ville, un homme qui venait d’effectuer un retrait au siège d’Ecobank, a essuyé des tirs de bandits armés.
On se croirait dans : « Panique à Bamako », le roman d’espionnage du célèbre romancier Gérard de Villiers, inspiré par la crise malienne. Des bandits armés sèment la terreur dans différents quartiers de Bamako. Une insécurité galopante qui a quitté le Nord et le Centre du pays pour élire domicile dans la ville aux trois caïmans, et s’étendre sur l’ensemble du territoire national. Aujourd’hui, la capitale malienne respire la peur. Déjà malmenés par les « Popoman », ces fameux voleurs de motos « Jakaarta » qui n’hésitent pas à verser le sang des motocyclistes qui ont la malchance de croiser leur chemin, les habitants de Bamako et ses environs, font face à une nouvelle forme de banditisme : le braquage avec des armes de guerre. Hier, en plein après midi, un client d’Ecobank a été fusillé et dépossédé de son argent devant le siège de la Banque alors qu’il venait de retirer une forte somme d’argent. L’incident s’est déroulé à quelques mètres des limiers qui, selon des témoins, auraient pris la poudre d’escampette. Un fait pas du tout nouveau. Car trois jours plutôt, dans la nuit du lundi 24 octobre, trois personnes ont perdu la vie dans l’attaque, par des hommes lourdement armés, du poste de péage de Sanankoroba, localité située à une petite trentaine de kilomètres de Bamako. Ici aussi, les gendarmes qui devaient assurer la sécurité du poste n’étaient pas présents. Et il y a de cela presqu’une semaine, le vendredi 21 octobre, une superette, la Boutique Wafa Simpara sise à Djélibougou, très fréquentée par les habitants de la commune I du district de Bamako a été braquée par des hommes armés qui se sont enfuis avec plusieurs millions de FCFA. C’est un secret de polichinelle : notre pays est en danger. Des malheurs nous arrivent par surprise, et au lieu de chercher à en déterminer les causes scientifiques, on s’en tient uniquement aux condamnations verbales.
Ces incursions d’hommes armés ne sont pas rassurantes, surtout que le Mali doit accueillir en janvier prochain le Sommet Afrique-France. L’impuissance du gouvernement, notamment du ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile le Général de brigade Salif Traoré à venir à bout de ces malfrats qui défient les forces de l’ordre et sévissent en toute impunité, est la preuve de l’inefficacité des stratégies de sécurité mis en place par le Mali.
Madiassa Kaba Diakité
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