Le mardi 7 février, tardivement dans la soirée, vers 22 heures, des hommes armés non encore identifiés ont enlevé une religieuse colombienne à Karangasso, localité située dans le cercle de Koutiala, région de Sikasso. En plus des attentats qui font des centaines de morts depuis la signature de l’accord issu du processus d’Alger, des enlèvements de personnes s’invitent sur la liste des manifestations de l’insécurité au Mali.
Selon des sources locales, Gloria Agoti, la sœur supérieure de Karangasso, une religieuse colombienne travaillant pour la congrégation des sœurs franciscaines, a été enlevée dans la nuit du mardi 7 février 2017 à Karangasso, cercle de Koutiala, région de Sikasso. Nos sources indiquent que c’est vers 22 heures que des individus armés non encore identifiés ont fait incursion dans la paroisse de Karangasso. « Ils ont enlevé la religieuse Gloria Agoti, la sœur supérieure de Karangasso, qui se trouvait dans la paroisse». Au moment où nous mettions sous presse, l’enlèvement n’a pas encore été revendiqué.
Ce rapt intervient au Mali trois jours après le Sommet des chefs d’Etat du Sahel à Bamako pour réfléchir sur : « la situation sécuritaire au Mali et son impact sur l’espace sahélien ». Lors de cette réunion, les chefs d’Etat sont convenus de la mise en place immédiate d’une Force Conjointe, sans en définir son organisation et fonctionnement, un agenda, le nombre de soldats et les moyens pour les logistiques.
Alors que de la fin du mois de décembre à ce jour, il ya eu plusieurs attaques et enlèvements au nord et au centre du pays. Au mois de janvier, deux élus locaux ont été assassinés dans le centre du pays, plus précisément dans la région de Mopti. Durant la même période, il ya eu l’attaque contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) dans la ville de Gao, faisant au moins 77 morts et plus d’une centaine de blessés parmi les 600 hommes, militaires maliens et ex combattants des groupes armés, rassemblés dans le cadre des patrouilles mixtes. Le 1er février, la foire hebdomadaire de Zinda, dans la commune de Gabero a été attaquée par des hommes armés. Toujours courant février, neuf militaires maliens ont perdu la vie dans le Centre et le Nord du Mali. Le Jeudi 2 février, un gendarme et un civil ont été tués dans l’attaque d’un poste de sécurité à Tenenkou, région de Mopti
Dans la nuit du samedi 4 février au dimanche 5 février, des assaillants ont attaqué le poste de sécurité de l’armée malienne à Madina Coura, à quelques 5 km de Mopti, faisant quatre tués (des gendarmes). Un jour avant, (vendredi 04 février) un poste de sécurité de l’armée malienne a été attaqué, par des groupes armés, à Ménaka, région de Tombouctou. Le bilan provisoire de l’attaque : quatre militaires tués et huit blessés, tous de la garde nationale.
Par ailleurs, en fin de l’année passée une ressortissante française a été enlevée dans la région de Gao par des hommes armés, tout comme la ressortissante suisse qui a été enlevée au mois de janvier 2017 à Tombouctou. Pas plus tard que le mardi 7 février, des hommes armés non encore identifiés ont enlevé une religieuse colombienne à Karangasso, localité située dans le cercle de Koutiala, région de Sikasso.
Vingt mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la situation sécuritaire n’est guère reluisante, au contraire, elle se dégrade davantage, de jour en jour un peu partout dans le pays.
O. B. D.
M. K. Diakité
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