Un individu jouissant de toutes ses facultés mentales peut-il enfermer des animaux dans un véhicule et y mettre le feu à plus forte raison des humains, dont des mères et leurs bébés ? D’innocents forains ont pourtant été victimes vendredi dernier (3 décembre 2021) d’un tel ignoble crime que rien, même pas la haine pour ses semblables, ne saurait justifier.
Avec ce crime condamné au Mali et à l’extérieur, les barbares viennent de franchir un nouveau palier au nom de tout sauf d’Allah !
L’attaque du vendredi dernier (3 décembre 2021) contre un autobus de forains a fait 31 morts et 17 blessés, selon le bilan établi par le communiqué publié par le gouvernement de transition le lendemain, samedi 4 décembre 2021.
«Des bandits armés non identifiés ont attaqué et incendié le camion transportant des forains à mi-chemin entre le village de Songho et la route bitumée (RN15). Le bilan établi fait état de 31 morts, 17 blessés et le camion calciné», a indiqué le communiqué en soulignant que des renforts sont «actuellement déployés» dans le secteur pour traquer les auteurs.
Mais le jour du drame, des témoins locaux et de sources indépendantes avait établi un bilan d’au moins 33 personnes tuées. «Nous avons vu 33 corps après l’attaque de ce matin (vendredi) à Songho Gare», ont en effet indiqué de nombreux témoignages qui ont également évoqué 7 blessés, dont 4 graves, et des dizaines de disparus. Selon des témoignages concordants «le véhicule a été attaqué par les terroristes qui ont assassiné d’abord le chauffeur avant de fermer le véhicule et d’y mettre le feu avec ses passagers à l’intérieur».
Cette attaque meurtrière a été condamnée par presque toute la classe politique malienne ainsi que par de nombreuses autres personnalités de divers domaines sur les réseaux sociaux. Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, El-Ghassim Wane, a aussi «condamné avec fermeté cette attaque ignoble».
«Cette attaque délibérée contre des civils, qui constitue une atteinte grave au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire, met une fois de plus en relief l’urgence de la restauration durable de la sécurité et de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire malien», a indiqué M. Wane.
Dans son communiqué, la Minusma a salué «les efforts engagés» par les autorités maliennes en vue de «l’élaboration d’une stratégie de stabilisation du centre» et a promis de continuer à apporter tout l’appui nécessaire, tant pour la finalisation de cette stratégie que pour sa mise en œuvre.
Dans son communiqué, le gouvernement a tenu à rassurer les populations que «toutes les mesures seront prises pour arrêter et punir les auteurs de cet acte ignoble et tragique».
Il a aussi loué «les efforts déployés» par les forces armées de défense et de sécurité du Mali (FAMa) dans «la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes».
Situé à environ 10 km de la ville de Bandiagara (centre du Mali) sur la RN15 (Route nationale N°15 ou Route du poisson), le pont de Songho Gare est fréquemment saboté par des terroristes afin de couper cette partie du Mali du reste du pays.
Moussa Bolly