Insécurité alimentaire: La Cedeao prête 7.372 tonnes de céréales au Mali

Le gouvernement a sollicité la communauté en vue de compléter le stock de vivres à mettre à la disposition des populations vulnérables.

Le ministre-commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali, a réceptionné le 6 septembre 2021 7.372 tonnes de céréales.

Cette quantité de vivres a été mise à la disposition de notre pays par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à partir de sa Réserve régionale de sécurité alimentaire.

La cérémonie de remise officielle de ce stock a eu lieu dans la cour de l’Office des produits agricole du Mali (Opam).

Ces stocks sont issus de l’opérationnalisation de la Réserve régionale. Remboursables «grain pour grain» l’année suivante, ils sont destinés aux populations en difficultés alimentaires des Régions de Ségou, Sikasso, Koulikoro et du District de Bamako. 

Il est le troisième du genre au profit des populations vulnérables du Mali après celles de 2019 ayant porté sur 2.856 tonnes et de 2020 ayant porté sur 793.

Dans le cadre de l’assistance alimentaire et nutritionnelle de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à certains de ses états membres affectés par la pandémie à coronavirus.

Selon la FAO et le PAM, le Covid-19 tend à aggraver les souffrances liées à la faim, car la baisse du niveau de l’emploi signifie que les ménages ont moins d’argent à dépenser pour la nourriture et que les travailleurs partis outre-mer envoient des sommes moindres à leur famille restée dans les pays en situation d’insécurité alimentaire.

Toute une série de perturbations liées à la pandémie et aux contre-mesures ont aussi des retombées importantes et croissantes, sur la production et l’offre alimentaires ainsi que la chute des recettes publiques qui signifie que les programmes de sécurité sociale comme les repas scolaires ne sont plus financés et ne sont plus en mesure de répondre aux besoins croissants.

Les premières conclusions partielles des enquêtes que la FAO mène auprès des exploitants agricoles des pays touchés viennent corroborer l’analyse et indiquent que la production alimentaire est en train de se transformer rapidement en un défi sérieux.

Les exploitants agricoles de l’enquête ont exprimé les nombreuses difficultés qu’ils rencontrent pour accéder aux semences, ce qui réduit la quantité des plantations.

En Haïti, 90 % des personnes interrogées s’attendent à une forte diminution de la production céréalière. En Colombie, plus de la moitié des éleveurs interrogés ont du mal à se procurer des aliments pour les animaux, et au Soudan du Sud deux tiers des personnes sur lesquelles l’enquête a été menée indiquent qu’il leur est difficile d’obtenir de l’aide pour soigner les animaux.

Dans un effort pour inverser ces nouvelles tendances, la FAO a lancé un nouvel appel de fonds à hauteur de 428,5 millions de dollars, dans le cadre du Plan de réponse humanitaire global contre le covid-19 des Nations Unies destiné à répondre aux besoins croissants du secteur de l’alimentation et de l’agriculture, avec une attention toute particulière donnée à la collecte et l’analyse de données, une aide d’urgence pour protéger les moyens de subsistance et préserver les chaînes alimentaires sans oublier de garantir aux populations les plus vulnérables un accès à des aliments de base et nutritifs.

Cette somme vient s’ajouter à l’appel de fonds de 1,1 milliard de dollars qui avait été lancé dans le cadre des Plans de réponse humanitaire des pays pour 2020, destinés à répondre aux besoins qui existaient déjà avant la pandémie du covid-19.

Pour relever ces défis, la FAO a recommandé l’intensification des interventions d’urgence, considérant que les principales campagnes agricoles, les mouvements du bétail vers les pâturages et les sources d’eau, ainsi que la récolte, le traitement et le stockage des produits alimentaires ne sont pas des activités à mettre en suspens.

Mahamadou YATTARA