Au Mali, près de 3,8 millions de personnes seront en insécurité alimentaire entre juin et août 2019, soit une augmentation d’un million de personnes par rapport à la période actuelle, a précisé le premier rapport de situation du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA Mali) publié le 9 mai 2019.
Selon ce rapport, qui remplace désormais le bulletin d’information humanitaire d’OCHA, l’insécurité a aggravé les besoins humanitaires dans la région de Mopti.
OCHA a précisé que le Cadre Harmonisé de mars 2019 estimait à 2,7 millions les personnes en insécurité alimentaire entre les mois de mars et mai 2019. Parmi elles, 332 000 sont en phase de crise ou d’urgence et 2,4 millions sous pression.
Au total, 56 % des personnes en situation de crise ou d’urgence sont dans la région de Mopti. En situation projetée, pour la période de soudure allant de juin à août, environ 3,8 millions de personnes seront en insécurité alimentaire ou sous pression selon les mêmes analyses.
Et parmi ces personnes, plus de 524 000 seront en phase de crise (phase 3) et 24 000 en phase d’urgence (phase 4). Environ 46 % des personnes en situation de crise ou d’urgence seront dans la région de Mopti. De plus, 3,2 millions seront sous pression (phase 2) et pourraient basculer dans la phase de crise en cas de chocs affectant leurs moyens de subsistance.
«Les conflits dans le nord et le centre du pays aggravent l’insécurité alimentaire et les problèmes de protection (y compris de l’enfant) dans les régions de Mopti (cercles de Bankass et Koro) et de Ménaka. Cette situation perturbe les circuits des marchés, provoque l’absence de cultures et affecte la mobilité des personnes et des animaux occasionnant ainsi des mouvements inhabituels de populations», a précisé le rapport.
Malgré l’urgence des besoins, le secteur de la sécurité alimentaire n’est aujourd’hui financé qu’à 26 %. Seuls 30 millions de dollars sont mobilisés sur une requête de 116 millions de dollars selon le service de suivi financier au 8 mai 2019.
Naby