Inquiétude et impuissance de la diaspora libanaise de Québec face au conflit

«Des bombes, des bombes et des bombes.» Voilà ce qu’entendent les proches de Marie-Anne Dayé toutes les nuits en banlieue de Beyrouth, au Liban. À des milliers de kilomètres du conflit, elle se sent impuissante.


Israël continue sa campagne de bombardements contre le Hezbollah, notamment sur la banlieue sud de Beyrouth, la capitale du Liban. Israël a également lancé le 30 septembre des opérations terrestres contre le mouvement islamiste dans le sud du pays.

L’agence de presse libanaise ANI a rapporté plus de 30 frappes israéliennes dans la nuit sur la banlieue sud de la capitale. Les autorités libanaises ont indiqué que 23 personnes sont mortes samedi dans les explosions et que ce bilan n’inclut pas les frappes nocturnes.

Des proches de Marie-Anne Dayé, dont la famille de son père libanais, habitent à Beyrouth et ses environs. «Chaque soir, à partir de 23 h, je reçois des messages pour me dire que des bombes se font entendre continuellement durant la nuit», mentionne-t-elle en entrevue avec Le Soleil devant l’Assemblée nationale, où se tenait dimanche une manifestation de solidarité.

«C’est très difficile, surtout pour les personnes qui doivent vivre sous les bombes, mais aussi pour nous, les membres de la diaspora libanaise, qui devons suivre le conflit à des milliers de kilomètres. On se sent impuissants.»

Plus de 2000 personnes ont été tuées au Liban depuis un an, dont plus d’un millier depuis le lancement par Israël de frappes massives contre le Hezbollah le 23 septembre.

Mme Dayé dit être constamment stressée et avoir de la difficulté à vaquer à sa vie quotidienne alors que des membres de sa famille sont aux aguets des bombardements. «On ne dort pas bien présentement, on est inquiets», laisse-t-elle tomber.

Un rassemblement à Québec

Marie Anne Dayé est allée à quelques reprises au Liban. Elle y a fait sa première visite en compagnie de son père en 2018. Elle y a ensuite fait un reportage en 2020 sur les explosions dévastatrices. Puis, elle y est retournée un an plus tard pour faire un reportage sur l’impact de la pollution.

«J’ai vu les dommages causés par l’explosion du port, la crise économique, et maintenant je vois le désastre causé par la guerre, mais à distance cette fois-ci.»

—  Marie Anne Dayé, organisatrice du rassemblement devant l’Assemblée nationale

Elle craint une escalade du conflit qui pourrait faire sombrer le pays dans le chaos et qui pourrait aussi mettre en péril l’héritage culturel libanais.

«On aimerait pouvoir aider, mais on ne peut arrêter la guerre en claquant des doigts, surtout à Québec. On s’est donc réunis devant l’Assemblée nationale pour discuter et encourager les gens à faire un don aux organismes sur le terrain.»

Elle et son ami Jacques Fadous ont identifié quatre organismes dignes de confiance sur place. Ils réfèrent les gens vers Beit el Baraka, la Croix-Rouge libanaise, The Bake Atelier et Sawa for Development and Aid.

Avec des informations de l’AFP.

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