Inondations dévastatrices au Mali : Les eaux submergent les zones

MALI-Une forte pluviométrie est enregistrée, à la surprise générale, en Guinée en ce mois d’octobre, période à laquelle d’habitude les pluies baissent. Ce retour inattendu des précipitations a causé des préjudices dans des zones agricoles à Mali Yembering et à Koundara.

A Mali Missidè et Tantouley, les jardins potagers sont presque tous dans les eaux. La pluie est tombée pendant 48 heures sans arrêt. Conséquences, des zones de production sont surplombées par une énorme montée des eaux dans les bas-fonds sur plusieurs centaines de mètres. Les femmes maraichères sont fortement éprouvées alors qu’elles pansent les plaies causées par la pourriture de certaines récoltes, faute de routes praticables pour les acheminer vers les zones de consommation.

Mabinty Kouyaté pratique l’agriculture depuis une décennie maintenant à Mali Missidè. Habituellement courant octobre les pluies diminuent, cette année c’est le revers.  A l’image des autres femmes, elle est surprise par la forte pluviométrie :

« Les conséquences de la forte pluviométrie de ces dernières 48 heures surtout dans la nuit du mardi à mercredi sont sévères. Tout ce que nous avons planté est submergé par les eaux. Les choux, les pépinières et beaucoup d’autres productions. D’ailleurs avant les fortes pluies nous avons perdu des récoltes à cause du mauvais état de la route, une quantité importante de choux. Depuis 10 ans j’entretiens des potagers mais c’est ma première fois d’enregistrer une montée des eaux dans mon domaine agricole. La pluie est tombée sans cesse pendant deux jours, c’est ce jeudi matin que la pluie a cessé, les domaines agricoles sont toujours envahis par les eaux. Il faut un grand contour pour observer.  C’est des pertes énormes que nous avons enregistrées. Nous demandons le soutien du gouvernement du général Mamadi Doumbouya en faveur des femmes maraîchères réunies en groupements agricoles » se lamente Mabinty Kouyaté qui a ses potagers dans les FAPA à Mali Missidè.

Soudè Souaré, une autre productrice agricole à Tantouley abonde dans le même sens : « Je fais des choux, des tomates et de la laitue. Cette fois-ci les eaux nous ont vraiment surpris, certaines productions venaient à peine de germer. Même les pépinières ont coulé heureusement les eaux ne sont pas arrivés dans nos maisons en ce moment mais dans les jardins potagers rien ne nous reste. Même si l’eau s’en va tout est à refaire. Nous pensons d’ailleurs à trouver d’autres pépinières, mais notre préoccupation c’est les routes. Il faut que l’Etat y pense sinon nous produisons à perte ; beaucoup de nos récoltes pourrissent dans les champs ».

Aissatou Souaré 24 ans, diplômée en génie-informatique reversée dans le monde agricole a aussi été impactée dans son vaste domaine agricole. Elle témoigne :

« J’avais des haricots et de la pomme de terre. Les gens ont beaucoup perdu ici. Les domaines touchés sont énormes, les eaux sont étendues de part et d’autre du bas-fond à plusieurs centaines de mètres cette fois-ci. Tout a commencé le 8 Octobre à 14H, la pluie n’a fait que s’amplifier jusqu’à 19H54 dans la soirée du 9 Octobre. C’est à cette heure qu’elle a fait un léger répit. Les rivières ont débordé pour entrer dans nos jardins potagers. Cela s’ajoute à d’autres peines qu’on panse difficilement. Il s’agit du problème d’acheminement de nos récoltes vers les marchés faute de route praticable. Ce que nous avons vécu cette année en termes de pertes est énorme » regrette Aissatou Souaré.

A Koundara également, une préfecture située dans la région de Boké, des zones agricoles sont englouties par les eaux qui ont quitté les lits des rivières. Les cas emblématiques sont survenus à Sarebhoydho, Youkounkoun et Guingan. Les champs de productions situés dans les bas-fonds sont submergés à l’image des zones de production de Mali Yembering, explique à Africaguinee.com une autorité locale.

A suivre !

Thierno Oumar Tounkara

Pour Africaguinee.com

Créé le 11 octobre 2024 11:50

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