Inondations : des habitants de Bamako trouvent refuge dans des écoles

Les crues du fleuve Niger poussent certaines habitants de la capitale malienne à fuir leur domicile. Reportage dans le quartier des pêcheurs.

Au Mali, des milliers de Bamakois passent désormais leurs journées les pieds dans l’eau.

Plusieurs quartiers de la capitale qui jouxtent le fleuve Niger se retrouvent ainsi noyés dans les eaux du fleuve Niger en crue. Une situation exceptionnelle qui a déjà fait officiellement 77 morts et au moins 148 blessés sur l’ensemble du territoire. Les sinistrés ont dans leur majorité trouvé refuge dans des abris temporaires au niveau des établissements scolaires notamment. Au quartier des pécheurs, la vie semble s’arrêter en raison de l’ampleur des dégâts causés par les eaux de pluie.

Bozo Kin dévasté

Le quartier des pécheurs de Bamako ou « Bozo kin » en langue nationale, situé sur les berges du fleuve Niger, ressemble désormais à un champ de ruines. Habitations endommagées ou effondrées, latrines détruites, rues impraticables, produits alimentaires détruits, les dégâts sont inestimables selon Lamine Koné, chef de village du campement TSF de Bamako.

« Sur les quelque 500 ménages que compte mon campement, il en reste moins d’une dizaine de maisons maintenant, témoigne Lamine Koné. Du moins, les habitants qui ont décidé de rester. La plupart sont partis chez leurs proches, ici dans la capitale ou en banlieue. En raison des inondations, nous ne pouvons plus pécher, ni mener d’autres activités. Pour le moment, les autorités ne nous ont rien dit sur la reconstruction de nos toits. Ont-elles la volonté de nous aider dans ce sens ? Nous sommes toujours à l’écoute ».

Appels à l’aide

Les autorités de transition ne se sont pas encore prononcées sur le sort des 47.000 ménages touchés par les inondations une fois que l’hivernage sera terminé. Elles ont toutefois apporté des tonnes de vivres aux 264.000 personnes victimes de la montée des eaux.

Mamou est mère de famille au quartier des pêcheurs de Bamako, elle raconte avoir tout perdu ou presque.

« Nous avons été totalement submergés, déclare-t-elle à la DW. Mais nous avons pu sauver ce qui pouvait l’être. Nous passons ainsi nos journées à tenter d’évacuer les eaux en crue sans grand succès. Pendant ce temps, nos activités génératrices de revenus ont cessé. Il nous est désormais difficile de nous alimenter correctement. Mais le chef de village s’assure que tout se passe bien et a ordonné le relogement des centaines des sinistrés vers l’établissement scolaire le plus proche transformé pour l’occasion en centre d’accueil. Nous appelons à l’aide ». 

Face à ce que les experts qualifient de « pires inondations » de l’histoire récente du Mali, le Premier ministre de transition, Choguel Maiga, a ordonné une réponse coordonnée et décentralisée pour  »sauver des vies ».

Le gouvernement a décrété, le 23 août dernier, l’état de catastrophe nationale avec un budget de 4 milliards de Fcfa.

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