Inégalités au Sahel Fortes recommandations formulées à l’endroit des Etats et de la Cedeao

Oxfam  a présenté  le 9 juillet 2019  deux rapports sur les inégalités au sahel : « lutte contre  les inégalités pour répondre aux défis du développement et de  la sécurité », « la crise des inégalités en Afrique de l’Ouest ». Dans  le cadre de ces publications, les bureaux pays d’Oxfam ont été invités à  relayer les messages soutenus par les deux rapports. Ainsi, le 17 juillet 2019, le siège de l’Association  des Jeunes pour la Citoyenneté active et le Démocratie (AJCAD) a abrité le lancement des rapports d’OXFAM-Mali  à travers une journée d’échange et d’exposition des justiciers du Sahel identifiés au plan national, à l’endroit d’acteurs  de la société civile engagées dans la lutte contre les inégalités avec des hommes de médias. Yaya Touré, représentant du directeur  d’Oxfam Mali, accompagné de ces collègues de services, présidé les travaux. 

L’objectif  général est de partager au maximum les rapports  du bureau d’Oxfam portant sur les inégalités au Sahel  et l’engagement à réduire l’indexe des inégalités. De façon spécifique, il s’agit d’attirer  l’attention du citoyen sur les inégalités qui caractérisent notre sous-région du sahel et notamment du Mali ; sensibiliser  les médias sur la problématique des inégalités contenu dans les rapports de la région pour mieux relayer les différents messages ;  conscientiser les décideurs nationaux et sous régionaux sur les facteurs qui sous-tendent les inégalités et leurs impacts négatifs  sur les pauvres ; inviter les décideurs nationaux à investir davantage pour relever les défis du développement et de la sécurité ; découvrir  les talents de la jeunesse malienne et sous régionale dans la lutte contre les inégalités à travers les justiciers du Sahel.

Plusieurs  recommandations  ont été faites par  lesdits rapports. A l’endroit  des gouvernements, ils indiquent qu’un  changement de cap radical s’impose en faveur  de politiques qui, non seulement soutiennent la croissance, mais s’attaquent  aussi à l’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités. Ils  préconisent pour cela de consacrer des dépenses suffisantes à des services  publics universels de qualité, qui resserrent l’écart entre riche et pauvre et qui  réduisent les inégalités ; redistribuer aux personnes pauvres grâce à une fiscalité progressive ; renforcer  la protection des droits du travail et adopter des politiques favorisant un marché du travail plus inclusif ; accroitre le soutien et les politiques  de l’Etat à l’agriculture afin de mieux aider les agricultrices et agriculteurs familiaux.

A l’endroit de la CEDEAO  (Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest), il a  été formulé à son endroit de reconnaitre la crise des inégalités qui sévit  en Afrique de l’Ouest et planifier des mesures pour y remédier ; encourager un « nivellement vers  le haut » dans la lutte contre les inégalités.

Après l’exposition des justiciers du Sahel  en la personne de Fousseyni Samaké de CADD( Coalition des alternatives dettes et développement), Adam Dicko, directrice exécutive d’AJCAD Mali, l’écrivaine Mariam Dembélé,   sur leurs expériences et leurs programmes, l’initiative d’Oxfam Mali de tenir ce lancement a été salué par les participants. Ils ont demandé entre autres de mettre la priorité  sur les femmes et les enfants dans la lutte contre les inégalités et la justice malienne pour jouer pleinement dans la lutte contre la corruption afin que soit réduits les inégalités.  «La fracture économique, sociale et politique croissante  rend la vie de millions de personnes plus dure et plus  courte. Les inégalités sont criantes et se manifestent dans  tous les domaines de la vie. Elles enferment une part croissante  de la population dans la pauvreté et les laissent sans perspectives  d’avenir. Elles alimentent les injustices et les tensions, mettent à mal  le contrat social et les relations entre les groupes de population. Elles  créent les conditions de déstabilisation et de l’insécurité qui prévaut aujourd’hui  dans la région. Les réponses apportées par les Etats et la communauté internationale aux crises  humanitaires, alimentaires, climatiques, sécuritaires doivent prioriser la réduction des inégalités et des injustices. Ce prisme est essentiel pour  mettre les populations sur une trajectoire de développement inclusif et pour apporter des réponses durables à l’insécurité actuelle. Les inégalités ne sont pas  une fatalité. Elles appellent des réponses fortes et coordonnées de l’ensemble des acteurs », a  indiqué Yaya Touré, représentant  du directeur d’Oxfam Mali.

Hadama B. Fofana