Des touristes s’apprêtent à quitter Bali, le 29 novembre 2017 / © AFP / SONNY TUMBELAKA
Des milliers de touristes étrangers ont quitté Bali jeudi, au lendemain de la réouverture de l’aéroport de Denpasar fermé pendant trois jours en raison d’épaisses colonnes de cendres rejetées dans l’atmosphère par un volcan sur l’île indonésienne.
Le niveau d’alerte du mont Agung reste à son niveau le plus élevé, mais un changement de direction du vent a permis la réouverture mercredi après-midi par les autorités de l’aéroport international de l’île la plus touristique d’Indonésie.
Quelque 120.000 voyageurs étaient bloqués depuis lundi sur cette île aux plages paradisiaques qui attire des vacanciers du monde entier, en raison de l’activité sismique du mont Agung qui a par ailleurs entraîné l’évacuation de dizaines de milliers d’habitants vivant aux alentours du volcan.
« Depuis la réouverture de l’aéroport, les vols ont repris et la situation revient progressivement à la normale », a déclaré un porte-parole de l’aéroport international, Israwadi, qui n’a qu’un patronyme comme nombre d’Indonésiens.
Plus de 4.500 personnes se sont envolées de Denpasar, ont précisé les autorités locales.
En revanche, l’aéroport international de Lombok, île voisine de Bali, était à nouveau fermé jeudi en raison des cendres du volcan se dirigeant dans sa direction. Celles-ci sont dangereuses pour les moteurs d’avions.
Culminant à un peu plus de 3.000 mètres et situé à environ 75 kilomètres des principales destinations touristiques de Kuta et Seminyak, le volcan émet d’épaisses colonnes de fumée grise faisant craindre une éruption majeure à tout moment.
Des experts observent que l’activité récente du volcan correspond à celle qui avait été constatée lors de l’éruption majeure survenue il y a 54 ans. Environ un milliard de tonnes de débris avaient été rejetés dans l’atmosphère jusqu’à Jakarta, à un millier de kilomètres, provoquant une obscurité qui avait fait baisser la température du globe de 0,3 degrés pendant un an.
– Alerte maximale –
Alors que le volcan semblait dégager moins de cendres et de fumée jeudi, des experts continuaient d’appeler à la prudence, mettant en garde contre une éruption majeure possible à tout moment, après une série de mini-éruptions.
« Le potentiel pour une éruption est toujours là, mais nous ne pouvons pas en prédire l’importance », a déclaré le volcanologue Devy Kamil, du Centre indonésien de volcanologie.
« Le niveau d’alerte du volcan reste au seuil maximum », a-t-il souligné.
Environ 140.000 habitants des alentours avaient été évacués en septembre, lorsque le volcan s’était mis a gronder, mais nombre d’entre eux sont retournés chez eux fin octobre, après une baisse d’activité du mont Agung.
La semaine dernière, le volcan a craché des colonnes de fumée grise dans l’atmosphère à deux reprises, qualifiées par des experts d’éruption phréatique, avec expulsion brusque et violente de vapeur d’eau, susceptible d’entraîner une éruption majeure.
Le mont Agung est l’un des 129 volcans de l’archipel d’Asie du Sud-Est situé sur la « ceinture de feu » du Pacifique, où la collision de plaques tectoniques provoque de fréquents séismes et une importante activité volcanique.
L’an passé, sept personnes avaient été tuées à la suite d’une éruption d’un autre volcan, le mont Sinabung, sur l’île de Sumatra (ouest). Et en 2014, 16 personnes avaient péri lors d’une éruption de ce volcan qui s’était réveillé en 2010 après plus de quatre siècles de sommeil.
Depuis 2010 aussi, le volcan Merapi, le plus actif du pays, situé sur l’île de Java et culminant à près de 2.900 mètres d’altitude, a connu une série d’éruptions qui ont provoqué la mort de plus de 350 personnes.
(©AFP / 30 novembre 2017 09h46)