Ce sera le premier entretien du président des Etats-Unis avec le premier ministre indien en Inde et la deuxième tentative de redémarrer le partenariat stratégique des deux pays.
Narendra Modi laisse entendre sans ambages qu’il considère les Etats-Unis comme l’un des centres de force du monde multipolaire, estime l’experte de l’Institut d’études orientales Tatiana Chaoumian.
« Modi a invité Obama aux solennités consacrées au Jour de la république ce qui est parfaitement logique. Il l’a fait pour équilibrer les visites de Poutine en décembre et du leader chinois Xi Jinping en septembre. L’Inde est intéressée à développer les relations avec les Etats-Unis, d’autant plus que la diaspora indienne y dépasse deux millions de personnes. Washington en prend conscience et en profitera. Obama essayera pendant la visite de détourner l’attention de l’Inde des relations avec la Russie et avec la Chine. Or, il est peu probable qu’il y réussisse. »
L’administration indienne défendra sans aucun doute les intérêts nationaux, dit l’expert de l’Institut d’Etat des relations internationales Serguei Lounev.
« Les Etats-Unis voudraient que l’Inde soit entièrement leur alliée mais cela est impossible vu les divergences sérieuses sur les problèmes globaux. Obama essayera de persuader l’administration indienne d’appliquer une politique pro-américaine. Or, il est peu probable que l’Inde abandonne sa politique. Elle développera et raffermira ses liens avec la Russie et la Chine, déploiera ses activités au sein des organisations où participent la Russie et la Chine : les BRICS, l’OCS auxquelles l’Inde adhérera cette année. »
Il est possible que les Etats-Unis jouent la carte indienne pour contenir la Chine, intimider l’Inde par la menace chinoise, souligne l’experte de l’Institut d’études orientales Nina Lebedeva en envisageant la réaction :
« L’Inde se fondera sans doute sur ses intérêts nationaux tout en prenant en considération les intérêts des relations avec les Etats-Unis. L’Inde assurera l’équilibre aux pourparlers avec Obama comme elle l’a fait plus d’une fois. Les Américains reconnaissent que l’Inde est un pendule qui oscille mais finit par trouver un intérêt rationnel et pragmatique. »
Les parties ne signeront pas un accord militaire. Il est possible que l’accord depuis longtemps attendu sur la transaction indo-américaine soit signé. Cependant, l’éventualité d’approbation de la transaction par le Congrès américain est moitié moitié. La visite de Barack Obama ne promet pas de sensations. La première visite de Narendra Modi aux Etats-Unis le 30 septembre 2014 n’a pas été sensationnelle non plus.
Vladimir Fiodorov
Source: La Voix de la Russie 2015-01-24 23:42:03