De ce dossier, il ressort que courant 2008, le sieur Mohamed Traoré, contrôleur de finances de son état, prenait contact avec le nommé Ibrahim Sangaré par le canal d’un certain Ousmane Fofana, vendeur de véhicules au parking auto de Badialan II, à Bamako. Dans le but d’obtenir des exonérations sur le prix de dédouanement des trois véhicules pour ses amis, notamment Toumani Diarra Toumani Bagayogo (deux véhicules pour le premier et un pour le second), ceux-ci avaient déjà versé respectivement les sommes de 3 millions de FCFA et 2 500 000 FCFA, pour l’opération.
Au tout début de l’affaire, le sieur Mohamed Traoré versait à l’inculpé un premier acompte de 3 500 000 FCFA. Dès réception de la somme, il établissait et remettait, en contre partie, deux exonérations des 21 et 22 mai 2008, pour les véhicules de marque Toyota référenciés comme suit : 2008SWDJ200L-GNTEZCVX-X8, numéro de châssis : JTMHV05J-104008669 ; et 2008 SWVDJ200L-GNTEZ, numéro de châssis : JTMHV05J-9104010695, émanant du ministre des Finances et du Directeur Général des Douanes du Mali et qui appartiendraient à Madame Zou Yu, Consul général de l’ambassade de la République Populaire de Chine à Bamako.
Quelques temps après, il lui remettait une troisième exonération qui lui aurait été vendue par un député du nom de Bouaré (sans autres renseignements) qui aurait même repris son document taxé de faux avant de le rembourser.
Après vérification de l’authenticité et de la validité des dites exonérations qui se sont révélées fausses, l’inculpé prit la fuite. Malheureusement pour lui, il fut appréhendé et conduit à la police sur une plainte de Mohamed Traoré.
Devant les policiers, il a reconnu les faits, mais a soutenu que lui aussi a été victime de tromperie et d’escroquerie d’un certain Abdoulaye Cissé qui, en sa qualité d’agent de transit à Zégoua (dans le cercle de Kadiolo, à la frontière entre le Mali et la Côte d’Ivoire), serait son fournisseur d’exonération. Les enquêtes ouvertes aussitôt pour retrouver ce dernier sont demeurées vaines, jusqu’à ce vendredi 5 novembre 2010 où l’escroc Ibrahim Sangaré répondait à la barre.
Après avoir minutieusement analysé le dossier, la Cour a retenu Ibrahim Sangaré dans les liens de l’accusation, tout lui accordant le bénéfice des circonstances atténuantes. Ainsi, après délibération, il a écopé de 2 ans de prison ferme. En taule depuis le mois de juillet 2008, Ibrahim Sangaré âgé de 37 ans, pourrait regagner ses parents dans les jours prochains.
Par Kassoum Mariko
Le Coq 08/11/2010