Il n’y a aucun doute, notre confrère Boukary Daou, Directeur de publication du journal Le Républicain, inculpé et déféré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako depuis le 18 mars 2013, est en passe de devenir un prisonnier encombrant.
En cette période où notre pays, avec l’appui d’un certain nombre d’états amis, est engagé dans une guerre dont l’issu qui ne peut être que positif et déterminera de son existence dans le concert des nations, personne n’avait vraiment besoin de cette arrestation de journaliste qui ne sert que les intérêts d’une mauvaise publicité sur notre pays qui a déjà reçu suffisamment de coups.
Si depuis bientôt un an, la crise au nord du Mali occupait une place de choix dans la conférence de presse du porte parole du ministère français des affaires étrangères, le 20 mars 2013, malgré que l’armée française soit engagée aux cotés des valeureux soldats maliens et de la MISMA, pour bouter les djihadistes hors du Mali, l’affaire Boukary Daou, Directeur de publication du journal le Républicain, a occupé une place de choix. Cette affaire était inscrite au 6ème point de l’ordre du jour de cette conférence de presse, en même temps que des dossiers comme la journée internationale de la Francophonie (20 mars 2013), l’attentat suicide à Kano au Nigeria, les attentats du 19 mars 2013 à Bagdad en Irak, la visite de Mme Anabel Gonzàlez, ministre du commerce extérieur du Costa Rica (19 mars 2013), en rapport avec le processus de sélection du futur directeur général de l’OMC et la République centrafricaine. A la question : Comment réagissez-vous à l’inculpation du journaliste Boukary Daou au Mali ?, Philippe Lalliot, porte parole du ministère des affaires étrangères de la France, a été on ne peut plus clair.
« La France exprime sa préoccupation suite à l’inculpation d’un journaliste malien pour «incitation à la désobéissance». Elle appelle à sa libération immédiate », a-t-il répondu. Avant de rappeler l’attachement de la France à la liberté d’opinion et d’expression ainsi qu’à la liberté de la presse, garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par le Mali.
« Le respect de ces libertés est un élément indispensable du retour à l’Etat de droit et de la réussite du processus de réconciliation nationale », a-t-il conclu. Boukary Daou, Directeur de publication du Journal Le Républicain, arrêté le 6 mars 2013, par la sécurité d’Etat, a été inculpé et mis sous mandat de dépôt, le 18 mars 2013. Immédiatement, il a été transféré à la Prison centrale de Bamako.
Son bref séjour à la Brigade d’investigation judiciaire avait donné un vrai espoir à l’ensemble de la presse et à tous les démocrates épris de paix, de justice et de liberté de la presse, surtout au moment où notre pays a besoin d’une bonne image sur le plan internationale. Donc, c’est à juste titre que tous croyait que Boukary Daou allait recouvrer la liberté une fois présenté au Procureur de la République. Contrairement à cette attende, c’est avec beaucoup de surprise que les journalistes maliens ont appris le 18 mars 2013, aux environs de 15 heures, que Boukary Daou, présenté au Procureur de la République de la Commune IV, a été inculpé et déféré à la prison centrale de Bamako, pour dit-on publication de faux document.
Face à cette décision, les journalistes maliens réunis en assemblée générale à la Maison de la Presse, le 19 mars 2013, ont décidé de maintenir leur mot d’ordre de boycott de la couverture médiatique de toutes les activités du Gouvernement jusqu’à nouvel ordre. En attendant, la date du procès fixé pour le 16 avril 2013, Me Lamissa Coulibaly, Me Cheick Oumar Konaré, Me Mamadou Camara et tant d’autres avocats, ont introduit une demande de mise en liberté provisoire de notre confrère et collègue de service. Et, cette sortie officielle de l’Etat français depuis l’inculpation de notre confrère est un soutien inestimable pour l’ensemble des journalistes à travers le monde qui se sont mobilisés pour la libération immédiate de Boukary Daou.
Assane Koné le republicain 2013-03-22 09:55:09