On ne l’entendra plus aux alentours de la mosquée de Dravéla exhorter les musulmans à sortir pour la prière. Parce que « Commissaire » comme on l’appelait affectueusement -Madou Diarra de son vrai nom- est décédé mardi, à 54 ans, sans souffrir de maladie connue, mais semble t-il, en pleine prémonition de ce qui devait arriver ce jour et qu’il avait confié le vendredi d’avant à la mosquée de Dravéla où il avait prié ce jour-là où quelques-uns de ces proches l’entendirent qu’il se préparait à effectuer un voyage dont il ne reviendrait pas. La grande loterie des destinées lui infligé une déficience qui n’avait cependant jamais affligé l’enfant de Ramatou Koné et de Drissa Diarra. Il n’était pas l’idiot du village dont les enfants aimaient se moquer.
Au contraire, il avait très vite sur s’adonner, tout entier, aux œuvres sociales, passionné et bénévole, suscitant parfois le sourire amusé des passants mais aimé de tous ceux qui le connaissaient.
Rarement d’ailleurs, hommage aura été aussi unanimement rendu à une âme simple comme celui qu’il eut. Une foule inoubliable, sept imams qui tinrent à porter eux-mêmes sa civière. Les témoignages les plus sincères et les plus poignants. La qualité de telles funérailles prouve que ce pays reste un grand pays, qui sait rendre ce qui lui a été donné. Commissaire, bien sûr, manquera à nos routes. Mais qui ne retournera pas un jour à la terre ?
Adam Thiam
Le Républicain 09/03/2012