Malgré une mission ministérielle, la grogne des Maliens continue à Paris contre « l’envoi en Europe de fonctionnaires maliens pour l’identification des migrants en situation irrégulière et l’exigence d’une carte Nina pour avoir accès au passeport ». Les manifestants qui exigent également la démission « du ministre des Affaires étrangères et celui des Maliens de l’extérieur pour leur trahison », occupaient jusqu’à dimanche soir le consulat.
Sur les antennes de Studio Tamani, le porte-parole du Collectif « Mains propres » en France, Tapa Konté, a exigé vendredi lors d’une réunion entre le ministre des Maliens de l’extérieur et la communauté malienne vivant à Montreuil, le limogeage « du ministre des Affaires étrangères ainsi que la démission du ministre des Maliens de l’extérieur qui se sont fait rouler dans la farine par le ministre néerlandais. La 3e chose, est qu’on a dit qu’on n’a pas signé d’accord alors que nous avons la preuve que des policiers, des agents maliens ont été envoyés en Europe pour identifier les sans-papiers maliens. Et enfin dans le cadre du passeport biométrique, on a lié la carte Nina au passeport qui est en train de transformer des Maliens en situation régulière en des sans-papiers aujourd’hui en France. Que cette décision soit immédiatement suspendue. Au-delà de ça, il y a nos autres revendications qui n’ont pas été satisfaites et qui sont relatives au fonctionnement du consulat ».
Quant au porte-parole du Collectif « sans-papiers », Anzoumane Sissoko, il a dénoncé « la manière dont la rencontre avec les Maliens de Paris s’est passée, nous ne l’avons pas du tout appréciée. Parce que si le ministre vient rencontrer les Maliens de France, la question des ‘sans papiers’ se pose. Une fois que le ministre finit son discours, notre mouvement devait intervenir. Notre association est reconnue par les institutions françaises, par le président de la République, le ministre de l’Intérieur et celui des Affaires étrangères. Le Parlement européen nous reconnaît. Même le gouvernement malien nous reconnaît. Après l’intervention du ministre, on devait donner la parole au représentant des ‘sans papiers’.
Cela n’a pas été le cas. C’était du désordre total. Chacun voulait prendre la parole. Au finish, nous n’avons pas pu nous exprimer. C’était dans une confusion totale, le message n’est pas passé. Le Mali dit qu’il n’a pas signé d’accord de réadmission, mais pourquoi on accepte aujourd’hui que des Maliens soient expulsés à Bamako avec des laissez-passer européens. Quelle explication le gouvernement malien donne-t-il à cette situation ? Nous demandons à toute la société civile, à toute la presse malienne d’être solidaires à notre lutte ».
Nos tentatives pour joindre les responsables sont restées vaines.