L’Union européenne (UE) et le Mali ont déclaré dans un communiqué commun dimanche 11 décembre vouloir lutter contre « les causes profondes de la migration irrégulière » et « favoriser le retour des migrants maliens depuis l’Europe ». Une annonce qui a déclenché une vive polémique dans le pays.
« C’est la première fois que l’UE établit des engagements aussi précis avec un pays africain à propos du retour des demandeurs d’asile refusés », a salué le ministre néerlandais des Affaires étrangères, dans un communiqué adressé dimanche 11 décembre.
Répondant à l’invitation de son homologue malien Abdoulaye Diop, cette visite menée par Bert Koenders au nom de la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères Federica Mogherini s’inscrit dans le cadre du plan d’action adopté entre Etats européens et africains au sommet de La Valette (Malte) sur l’immigration en novembre 2015, a-t-il rappelé. L’UE avait alors décidé d’apporter une aide financière de 1,8 milliard d’euros au continent africain pour endiguer les flux de migrants.
Où en sont les discussions entre l’UE et le Mali ?
La collaboration renforcée entre l’UE et le Mali évoquée dans le communiqué commun comprend des initiatives pour aider les jeunes au travail, le renforcement des capacités des services de sécurité maliens et une meilleure collaboration avec les pays voisins « pour lutter contre les réseaux de trafiquants d’êtres humains et améliorer le contrôle des frontières ». Au total, neuf projets d’un montant de 145,1 millions d’euros ont été adoptés en ce sens.
Par ailleurs, « des fonctionnaires maliens se rendront dans les pays membres de l’UE pour aider à déterminer l’identité des migrants, afin d’accélérer leur retour », précise le communiqué, évoquant leur « réadmission et réintégration ».
« Les jeunes Maliens peuvent tant contribuer au futur de leur pays. Nous devons éviter que les Maliens en route pour l’Afrique du Nord ou l’Europe ne perdent la vie ou ne tombent entre les mains de passeurs », a déclaré de son côté le chef de la diplomatie néerlandaise.
D’après les statistiques européennes, le nombre de demandeurs d’asile originaires de plusieurs pays d’Afrique, dont le Mali, le Nigeria et la Gambie, a connu une « hausse considérable » en 2014.
Selon Eurostat, ils étaient 12 945 en 2014 et 8405 l’année suivante en provenance du Mali. Outre le Mali, l’UE cherche également à négocier des accords favorisant le retour des migrants en échange du renforcement de la coopération économique avec l’Ethiopie, le Niger, le Nigeria et le Sénégal.
Avec JA
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MIGRATION : Démenti de l’information relative à la signature d’un accord entre le Mali et l’UE
Le 11 décembre 2016, le journal L’Orient/Le Jour a révélé dans sa parution que le Mali a signé un accord avec l’Union européenne sur la migration. Selon ce journal, l’UE signe le premier accord avec un pays africain sur le retour de demandeurs d’asile, en faisant allusion au Mali.
Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine dément fermement ces informations mensongères du journal dont il ignore leurs vraies intentions. Le délit de diffusion de fausse information est une infraction consistant à répandre des informations erronées aux fins de manipulation.
La visite au Mali de S. E. M. Bert Koenders, ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas s’inscrit dans le cadre du Dialogue de haut niveau sur toutes les questions de coopération notamment la migration, initié entre le Mali et l’Union européenne depuis le sommet de La Valette tenu les 11 et 12 novembre 2015.
Dans la pratique diplomatique, il est courant que des visites de cette nature soient sanctionnées par un communiqué commun, conjoint ou de presse. Celui-ci fait ressortir les sujets discutés et fixe les échéances. Aussitôt après la rencontre, le communiqué a été diffusé immédiatement et nulle part, il n’a été question de signature d’un quelconque accord qui permettrait d’expulser nos compatriotes en situation irrégulière en Europe (voir le Communiqué).
Un communiqué conjoint n’a pas la valeur juridique d’un accord en droit international.
Il importe de signaler que ces « journalistes » de L’Orient/Le Jour n’ont pas agi en professionnel car toute information avant sa diffusion doit obéir à des règles de vérification.
Par conséquent, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine invite tout un chacun à lire le texte de communiqué commun qui a été largement diffusé.
Source : BIP-MAECIIA